A l’occasion de la journée internationale de la prévention contre le suicide se déroulant ce dimanche, Sandrine Broutin, directrice de l’association Falret, revient sur un sujet considéré depuis peu par l’OMS comme un grave problème de santé publique : le suicide. La prévention de ce drame réside dans la mobilisation et l’action pour le surmonter. Alors que divers facteurs peuvent conduire à son exécution, les personnes qui y sont sujettes font l’objet à présent d’une sensibilisation pour ne pas rester dans la détresse.
Ce dimanche, le 10 septembre aura lieu la journée internationale de prévention du suicide. Et cela depuis plus de 20 ans ! C’est une co-organisation de L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’organisation internationale pour la prévention du suicide. L’OMS considère le suicide comme un très grave problème de santé publique, à l’origine de près de la moitié des morts violentes, toutes causes confondues. Outre le drame de ces décès, le coût économique se chiffre en milliards d’euros.
L'ampleur croissante de cette journée de mondiale de prévention du suicide vient de la prise de conscience de l’importance de la mobilisation. Quelques chiffres pour donner une idée : on estime que dans le monde, toutes les quarante secondes a lieu un suicide, et toutes les trois secondes, une tentative. Cela correspond à un million de suicides chaque année, un million de vies perdues, non vécues.
Pendant longtemps le sujet était tabou, les familles et les proches endeuillés vivaient dans une sorte de silence honteux. Plusieurs raisons à cela : le remords et les scrupules liés au sentiment de culpabilité, d’abord. L’effroi et le gouffre du "c’est arrivé, c’est trop tard" aussi. Une forme d’impuissance silencieuse accompagne souvent les proches. Une chape de fatalité et d’isolement. C’est contre cela que veulent lutter les associations et les pouvoirs publics.
Lorsqu’on parle de suicide, on parle d’abord de personnes dont la vie soudainement basculent. On pourrait citer l’excellent film d’Edouard Bergeon, avec notamment Guillaume Canet, dans “Au nom de la terre” ; ce film mettait en lumière la détresse et l’isolement de certains agriculteurs face à l’endettement. Il y a donc les accidents de la vie, ses aléas plus ou moins lourds qui peuvent durablement amener à la spirale suicidaire. La perte d’un emploi, une séparation, l’angoisse économique sont autant de coups portés à l’équilibre de l’un d’entre nous. Et si la solitude ou l’isolement s’en mêle, la chute est possible.
Mais il y a aussi les personnes dont la santé mentale est déjà fragilisée, voire malade. On estime par exemple que le risque d’acte suicidaire est 30 fois supérieur à celui de la population générale, chez une personne souffrant de dépression. Chez les personnes atteintes de schizophrénie, le suicide constitue la première cause de mortalité.
Tous ces chiffres ne sont pas donnés pour nous affoler mais bien pour prendre conscience de l’importance du sujet !
Lutter c’est d’abord en parler… et c’est ce que nous faisons maintenant. En effet, briser le tabou, passe par une sensibilisation de chacun. Aujourd’hui, la journée mondiale du 10 septembre se décline en de très nombreuses manifestations dans toute la France, et pas seulement dimanche, je vous invite à ouvrir les yeux et les oreilles, il y a tout au long du mois de septembre de multiples propositions. Chacune invite à mieux comprendre, à se rendre présent auprès de ceux dont on perçoit la détresse… et bien sûr, à communiquer le numéro national de prévention du suicide, gratuit et confidentiel, le 31 14. Des personnes formées à l’écoute sont disponibles 24h sur 24 et sept jours sur sept.
Voilà, notez bien ce numéro ! le 31 14
Site de conseils et de ressources du numéro national de prévention du suicide
https://3114.fr/
Papageno Programme
Chronique rédigée par Laetitia Forgeot d’Arc
Une chronique en partenariat avec la Fondation Falret, une fondation reconnue d'utilité publique, fondée en 1841 par le psychiatre français Jean-Pierre Falret; elle accompagne des personnes souffrant de troubles psychiques et/ou en difficultés psychosociales afin qu’elles trouvent leur place dans la société et exercent pleinement leur citoyenneté.
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