Le stress est un mécanisme naturel, inhérent à la vie. Pourtant, dans nos sociétés hyperconnectées et surstimulées, le stress peut vite s’amplifier jusqu’à devenir totalement insupportable. D’où l’importance de savoir le gérer. Pour cela, le docteur Charly Cungi, psychiatre spécialiste des thérapies cognitivo-comportementales (TCC), nous délivre ses conseils.
La première étape pour apprendre à gérer son stress, c’est d’abord de prendre conscience de ses émotions. "Si j’ai le cœur qui bat vite, si j’ai de la tension, si je transpire, si j’ai des insomnies, il est probable que je sois dans un niveau émotionnel trop important et que je fonctionne sur un état d’alerte permanent", décrit le psychiatre.
Pour sortir de ce qui peut devenir un cercle vicieux (un anxieux trouvera ça louche que tout aille bien), l’important est donc de contrôler ses émotions. "La colère et l’irritabilité, ce sont des émotions en trop parce qu’elles ne servent pas à l’être humain. Donc là, il y a aussi une façon de prendre conscience de ce stress qui est disproportionné et de travailler sur son émotivité", explique-t-il. Plusieurs méthodes existent : la relaxation, la méditation, le yoga ou encore le tai chi. Elles vont permettre de retrouver un niveau de calme et de sérénité suffisant pour reprendre le contrôle de son cerveau.
Ce premier point conduit naturellement à la seconde étape : faire des "crises de calme", grâce aux méthodes respiratoires. "Tout l’art consiste à pouvoir ralentir [sa respiration] parce que quand vous ralentissez, l’oxygène est utilisé de manière efficiente et vous êtes en meilleur capacité de fabriquer du ralentissement et après du calme", explique Charly Cungi. Il faut, dit-il, "écouter l’air qui entre et qui sort, relâcher l’air comme un ballon qui se dégonfle, reprendre un peu d’air, le garder dans les poumons, comme ça les échanges gazeux se font, puis relâcher". C’est ce qu’on appelle une manœuvre vagale. Elle permet d’appuyer sur le système nerveux qui ralentit le rythme cardiaque. Ce ralentissement est la première étape du calme. Une fois calmé, il est plus facile de se résonner.
Le ralentissement reste malgré tout relatif. Par exemple les marathoniens ont besoin d’une certaine accélération de tous les organes et doivent donc l’adapter. Pour trouver le bon dosage, il existe des méthodes d’observation que l’on peut apprendre dans des livres ou sur internet. Mais il est également possible de mesurer la variabilité de la fréquence cardiaque via des applications smartphones ou avec des spécialistes.
Dans une société "où l’on nous apprend à être pessimistes", l’aspect cognitif joue également un rôle très important sur la gestion du stress. "Les études ont montré qu’il vaut mieux être optimiste que pessimiste, parce que quand on est pessimiste, on ne voit que ce qui va mal et quand on est optimiste on voit les deux et ça, ça fait la différence", résume Charly Cungi. D’après lui, avoir une perception centrée sur ce qui va mal augmente la probabilité que la chose redoutée surviennent. Comme le dit l’adage : le positif attire le positif. Par conséquent, il faut "apprendre à voir les verres à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Et l’entraînement à cette façon de voir les choses nous permet d’être beaucoup plus dans la réalité et d’être plus efficace parce qu’une grande partie de notre énergie va être accès sur la mise en place d’une solution ou d’un plan B ou C"
Le questionnement socratique, une méthode proche des TCC, peut conduire à cet état d’esprit positif. Il suffit pour cela de se poser des questions à soi-même et d’y répondre. Quelqu’un qui se répète sans cesse qu’il n’y arrivera jamais peut ainsi se demander à combien de pourcent il le pense. Très souvent, il ne dira jamais à 100% mais à 80% par exemple. "Ce n’est pas une modification de la pensée, c’est une modification des perspectives. C’est comme si on changeait la caméra de côté", commente le médecin psychiatre.
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