Pour la 4ème étape du tour de France de la présidentielle, RCF s'installe à Vaulx-en-Velin en banlieue lyonnaise, une ville assez emblématique et représentative des enjeux qui se présentent aujourd’hui aux quartiers populaires. Zoom sur la question de l'éducation.
La séparation sociale en milieu scolaire peut être problématique pour les enfants issus des quartiers prioritaires selon Pierre Obrecht, membre de l’association No Ghetto : « la ségrégation s’est malheureusement accentuée au cours des dernières années dans les micro quartiers et à cause de cette sectorisation, on construit des collèges ghettos ». Les enfants des quartiers populaires sont contraints d’étudier dans les établissements de banlieue et aucune mixité sociale n’est présente. Mais ce mélange social est pourtant essentiel et peut véritablement améliorer la rentabilité éducative comme le souligne l'intervenant : « pour nous, découvrir ceux qui sont différents, c’est très important ».
Entre émeutes, délinquance et chômage, les banlieues sont depuis toujours victimes de préjugés. André Voirin, professeur d’histoire géographie au collège Henri Barbusse, cherche à les déconstruire : « il y a trop de clichés. Certes, il y a de la violence et des moments de perturbation, mais ce n’est pas notre quotidien. Nous avons des élèves attachants et très motivés ». C'est à cause de ces idées reçues que les jeunes de quartiers sensibles sont mis de côté et que cette ségrégation persiste.
Face à ces problématiques, des associations et acteurs se mobilisent pour plus de mixité sociale et d'origine en milieu scolaire, et pour donner le meilleur aux élèves. Des professionnels de l'éducation, en établissements REP+ ou non, guident ces jeunes avec des méthodes d’enseignement spécifiques comme l’explique Marielle Desmules, directrice de l'école indépendante Cours La Passerelle, du réseau Espérance banlieues : « on essaye d’accompagner l’enfant pour qu’il puisse donner tout ce qu’il peut. On adapte nos enseignements au cas par cas, avec des méthodes pédagogiques efficaces ». Ces approches éducatives semblent d'ailleurs porter leur fruit : « les élèves sont heureux dans nos écoles, et sont tristes de partir en vacances ».
Cependant, les élus ne partagent pas en majorité les convictions de ces acteurs de terrain, déplore Pierre Obrecht : « ils ne soutiennent pas vraiment nos analyses car ils estiment qu’il ne faut pas rompre les solidarités locales et laisser les jeunes dans leurs quartiers. Nous, nous pensons complètement l’inverse ». Et pourtant, pour faire bouger les lignes, ce sont ces politiques et représentants de collectivités qu'il faut convaincre : « nous visons ceux qui décident de la construction des collèges. C’est vers eux que nous menons nos actions ».
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