Du 17 au 18 juin 2017 s'est tenue la 8è édition des Journées nationales de l'archéologie. Une initiative menée dans plusieurs villes de France pour faire connaître la discipline au grand public. Et favoriser l'image de la recherche archéologique. À l'heure d'internet et des réseaux sociaux, qui favorisent notamment la circulation de 'faits alternatifs', il est temps pour les chercheurs de sortir de leurs labos. Et de défendre non seulement les connaissances mais aussi la méthode scientifique.
Les marches pour les sciences ont été un véritable succès populaire. Le 22 avril dernier, 12.000 personnes en France et un million dans le monde défilaient contre les 'prises de position anti-sciences de Trump', comme l'explique l'un de ses fondateurs en France, Patrick Lemaire.
Ce jour-là, c'était aussi la Journée mondiale de la Terre, et cela a de l'importance car c'est notamment sur le terrain du réchauffement climatique que les esprits s'échauffent. 'Trump n'y connaît absolument rien, explique Sébastien Balibar, mais c'est pire que ça: il veut empêcher la recherche sur le climat sous prétexte qu'il croit à autre chose.' Et par autre chose, comprendre les lobbies du pétrole ou du charbon ajoute le physicien.
Dans une tribune du journal Le Monde, le 15 février dernier, on pouvait lire: 'Pourquoi Trump cible-t-il ainsi le monde universitaire et la recherche? Pour la même raison qu’il cible le journalisme d’investigation: les scientifiques comme les journalistes utilisent une méthode basée sur la collecte, la vérification et l’analyse des faits.' Or, c'est bien de 'chiffres' et de 'raisonnements rationnels' dont on a besoin 'pour comprendre ce qui se passe', plaide Sébastien Balibar.
Ce que la recherche défend c'est non seulement l'acquisition des connaissances mais aussi des méthodes scientifiques. Si les marches des sciences avaient pour objectif de défendre l'indépendance de la recherche, rappelle Patrick Lemaire, et également de promouvoir le débat entre scientifiques et citoyens. 'C'est notre devoir à nous chercheurs d'aller à la rencontre des citoyens', admet Sébastien Balibar. Comme le souligne Denis Sergent, auteur de 'La recherche publique au milieu du gué' (publié dans La Croix, le 18 avril 2017), il faudra aussi parler des conditions de travail des chercheurs.
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