La colère ne faiblit pas à Marseille depuis les dernières annonces d'Olivier Véran qui vont acter la fermeture des bars et des restaurants dans la métropole d’Aix-Marseille, placée en couleur écarlate à cause de la circulation importante du virus. A la restauration s’ajoute le secteur de l’évenementiel, en difficulté depuis plusieurs semaines.
La dernière douche froide date d’il y a deux semaines, quand le préfet des Bouches-du-Rhône a annoncé l’annulation de la foire de Marseille qui devait débuter le 25 septembre. Pour Alain Gargani, président de la CGPME Sud, le syndicat des petites et moyennes entreprises, "c’est un vrai coup dur parce que la foire de Marseille était attendue par des centaines de commerçants. L’annulation pour eux c’est une perte de chiffre d’affaire sèche".
Pendant les foires, les congrès et les festivals, de nombreux prestataires s’occupent de la sonorisation, de la lumière et de la décoration. Cédric Angelone, co-président du syndicat des activités événementielles (SAE), est toujours dans l’incompréhension. "Nous empêcher de bosser, c’est une décision complètement moyen-âgeuse et anachronique. On est en train de mettre par terre un pan entier de l’attractivité des territoires et des entreprises", dénonce-t-il.
Mais cette réalité ne touche pas seulement Marseille. Les foires de Toulouse et de Lyon ont été annulées. Initialement prévue au printemps dernier, cette dernière a été reportée cet automne avant d'être définitivement supprimée en raison de la circulation importante du coronavirus en région lyonnaise. Sa directrice Véronique Szkudlarek tire la sonnette d'alarme : "les forains qui font de la restauration dans les foires vivent essentiellement de ces foires. Ils ne travaillent plus depuis le début de l’année. Je sais que certains je ne les retrouverai jamais parce qu’ils auront disparu du paysage".
Cannes est une autre ville très touchée par ces annulations, notamment celle de son emblématique festival de Cannes, et d’autres grands salons. Ce sont 600 millions d'euros de retombées économiques qui étaient attendus selon le maire David Lisnard. Il estime que la jauge qui interdit désormais les rassemblements de plus de 1000 personnes est "l’effet de dérives bureaucratiques. Cette notion ne s’applique qu’aux organisateurs d’événements alors qu’on est capables de prendre la température, de faire respecter le masque, bien plus que dans des supermarchés".
Les professionnels du secteur demandent donc des aides à l’Etat pour s’en sortir, mais aussi de la visibilité. "Pour pouvoir produire de l’événement et des spectacles, il faut de la visibilité. On est un métier de l’éphémère. Pour un salon de quelques jours, on commence à travailler dessus des mois avant", explique Denis Labonne, membre du conseil d’administration du syndicat des professionnels de l'événementiel et du spectacle (Synpase). D'autres syndicats demandent l'annulation des charges sociales et la poursuite du chômage partiel taux plein.
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