Ces dernières années, dans Le Temps de le Dire, il n'est pas un trimestre sans que l'on aborde la question des migrants. Certains parmi nos auditeurs s'en plaignent, d'autres s'inquiètent de la difficulté d'accueillir dignement ces personnes qui ont souvent traversé l'enfer avant d'arriver en France. D'autres enfin témoignent de leur engagement dans l'accompagnement de ces personnes.
Or, depuis le démantèlement du camp de Calais, en octobre dernier, la situation ne s'est pas améliorée, loin s'en faut. Les associations continuent de dénoncer le harcèlement dont elles font l'objet de la part des forces de l'ordre. Et Gérard Collomb vient d'annoncer, le 6 juin dernier, l'envoi de plus de 150 policiers et gendarmes à Calais.
Dans ce contexte, la revue Projet publie son dossier de juin 'Réfugiés: sortir de l'impasse'. Un dossier pour nous permettre de rester au plus près du terrain. De ce que vivent les migrants et ceux qui leur viennent en aide.
Réfugiés: sortir de l'impasse - Pour toute personne en danger dans son pays, l'hospitalité était devenue un droit. Mais notre civilisation régresse. La France et l'Europe trient, chassent, rejettent bon nombre de celles et ceux qui frappent à leurs portes. Dans un sursaut d'humanité, des citoyens, des associations prennent le relai. Jusqu'à quand?
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Ce qui est sûr, c'est qu'à Calais, comme au Cedre (Centre d’entraide pour les demandeurs d’asile et les réfugiés, dans le XIXè arrondissement de Paris, les réfugiés sont fatigués. 'Ils ont subi des menaces, des violences, dans leur pays et aussi dans le voyage qu'ils ont entrepris pour arriver jusque là', explique Julien Fromanger. Une fois arrivés, reste l'attente et le labyrinthe administratif pour obtenir le statut de réfugié.
Réfugié. 'Même ce statut protecteur n'est plus respecté', déplore Jean Merckaert. La période durant laquelle le migrant est privé de droits est 'antagonique avec le socle de valeurs de l'Europe et de la France'. Avec la Convention de Genève, la communauté internationale s'accordait pourtant sur le droit d'une personne à être accueillie dans un autre pays, en cas de persécution.
La Convention de 1951 relative au statut des réfugiés est aujourd'hui 'un instrument inadapté', selon François Gemenne. Car la situation est bien plus complexe qu'en 1951. Et les raisons qui poussent une personne à fuir son pays sont multiples - économiques, politiques, sociales ou climatiques. Ainsi la frontière entre migration forcée ou volontaire est-elle de plus en plus floue.
Aujourd'hui, le débat sur la question des migrants est très tendu. Trop tendu même. Si bien que réviser la Convention pourrait aboutir à un texte encore moins favorable pour les migrants.
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