Cette semaine je vous propose trois films pour le prix d’un ! Je n’ai pas réussi à les départager, ils sont très différents, mais ont tous en commun d’être des récits intimes marqués par un moment charnière de l’histoire.
Ça se passe dans le Queens, à l’aube des années 80 et de l’élection de Ronald Reagan. Paul, le jeune héros et le double de James Gray, est né au sein d’une famille juive, immigrée d’Europe. Avec son ami Johnny, jeune Noir des quartiers pauvres, il va découvrir l’injustice sociale et le racisme de la société américaine.
La réalisation est classique, il y a un petit côté nostalgique, avec une photo aux teintes sépias somptueuse. Mais tout sonne juste, rien n’est idéalisé, c’est une succession d’événements du quotidien qui finissent par forger un destin.
On y perçoit entre les lignes les prémices de l’Amérique de Trump, dont le père fait une apparition dans le film. Il est un des mécènes du collège privé, où Paul va être envoyé.
Comme dans tous les films de James Gray, on retrouve ses thèmes fétiches : l’importance de la famille, la relation père fils, et ici même le grand-père, interprété par Anthony Hopkins. Il a un amour inconditionnel pour son petit-fils, l’encourage dans tous ses rêves et au-delà de tout, il développe en lui une vraie conscience morale et politique ! À voir absolument !
C’est un film sur une initiative étonnante de l’État espagnol qui a voulu aider les terroristes de l’ETA (Euskadi Ta Askatasuna, un groupe indépendantiste basque) à se rapprocher de ses victimes, en vue d’un pardon mutuel.
Le titre original est “Maixabel”, prénom de la veuve d’un député socialiste assassiné par l’ETA en 2000. Et le film suit le parcours édifiant de cette femme qui, envers et contre tout, va rencontrer les assassins de son mari, pour comprendre leurs motivations. Et ce malgré l’opposition de ses proches, et notamment de sa fille, qui craignent pour sa vie.
Les scènes de confrontation entre criminels et victimes sont extrêmement fortes, très bien écrites et jouées, notamment par Blanca Portillo qui a reçu le Goya de la meilleure actrice pour le rôle de Maixabel. Pour le reste, le film manque un peu d’émotions, mais ce dispositif de réconciliation déployé par un état est suffisamment unique pour être souligné !
Animation, mais plutôt pour ados et adultes. C’est l’histoire tragique de Charlotte Salomon, jeune artiste juive allemande au moment de la montée du nazisme. Il faut y aller pour la beauté des images animées de ses peintures. Elle a laissé une œuvre majeure, intitulée “Vie ? ou Théâtre ?”, peinte dans l’urgence d’une fin qu’elle pressentait. C’est beau et bouleversant à la fois !
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