Ce mercredi sort en salles le film "Novembre". Deux ans après "BAC Nord", Cédric Jimenez, l'un des meilleurs réalisateurs français actuels de thrillers et de polars, retrace la traque qui a suivi les attentats du 13-Novembre. Un cinéma efficace, maîtrisé, implacable.
Cédric Jimenez c’est le réalisateur de "BAC Nord", le film qui a fait revenir en salles plus de deux millions de spectateurs l’année dernière. Il a fait partie du top 10 du box office tricolore, et il nous plongeait dans la guerre contre les dealers dans les quartiers chauds de Marseille. C’était vu du côté de la police - ce que certains lui ont reproché, de façon totalement polémiste. Il est l'un des meilleurs réalisateurs français actuels de thrillers et de polars. C’est un cinéma efficace, maîtrisé, implacable. Avec "Novembre", il reste côté police, mais avec un film plus sobre et moins anxiogène !
Ce film retrace les cinq jours les plus angoissants de ces dernières années. La traque qui a suivi les attentats du 13-Novembre alors que les terroristes circulaient encore dans Paris. Il se cantonne à l’enquête qui démarre le soir même, jusqu’à l’assaut donné à Saint-Denis, cinq jours plus tard. Cinq jours de chasse à l’homme éprouvante. Il laisse hors-champ les attaques pour se concentrer sur les rouages du système qui se met en route. Cela va du travail de fourmi des équipes sur le terrain jusqu’au message du président de la République.
C’est une ode au collectif, sur la manière dont la police a fait corps face au chaos et à la terreur. Côté mise en scène, tout est millimétré, tendu, nerveux. Pas de place laissée à la psychologie et aux sentiments mais tout est fait à l’instinct, à l’intuition et dans l’action vers un objectif commun.
Cédric Jimenez raconte cette histoire, encore très présente dans les mémoires, comme une fiction plutôt qu'un documentaire. Il a travaillé à partir d’un scénario qu’on lui a proposé et selon lui, la fiction permet de tirer toute la dramaturgie des faits sans trop exposer les personnes concernées. Il a opté pour un film choral où il n’y a pas de héros mais des professionnels, chacun dans leur fonction, qui se donnent entièrement à leur mission, dans une forme de sacerdoce selon le réalisateur. Il a quand même réuni un casting de choix : Jean Dujardin et Sandrine Kiberlain, aux commandes de la sous-direction anti-terroriste, Jérémie Renier, Lyna Khoudri, la témoin qui va leur permettre de trouver la piste des criminels.
C’est le deuxième film sur le Bataclan en quelques semaines. Cela fait sept ans que les attentats ont frappé. Le temps qu'il fallait pour les regarder en face ? La Justice a commencé à le faire pour les victimes avec le procès des terroristes, dont le jugement définitif a été rendu en juin dernier. C’était après la fin du mixage du film. Le cinéma, lui, participe à l’écriture du roman national. Avec "Revoir Paris" sorti en septembre c’est celui des rescapés. Et "Novembre", celui de la police. Mais les deux contribuent à panser les plaies de ce drame. Ils ont le même pouvoir cathartique, et les mêmes qualités de pudeur et de respect des victimes. Rien ou presque de la sauvagerie des faits n’est montré à l’image. Seules deux scènes pudiques et poignantes : les interrogatoires des survivants dans les hôpitaux, et la minute de silence suivie dans tout le pays.
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