Les Journées du patrimoine, un succès jamais démenti en France. Il faut pourtant se battre dans notre pays pour conserver nos monuments et nos œuvres d'art. Alors que le thème de ces 38e Journées est "Le patrimoine pour tous" : et si c'était ce combat pour la défense du patrimoine qui pouvait encore nous rassembler ?
Acteur essentiel de la protection du patrimoine, l’association La Sauvegarde de l'art français distribue plus d’un million d’euros chaque année pour sauver nos monuments et nos œuvres d’art. Elle a été fondée il y a 100 ans, au lendemain de la Première Guerre mondiale, quand Édouard Mortier, duc de Trévise, a vu notre patrimoine détruit ou démantelé pour être envoyé à l’étranger.
La Sauvegarde de l'art français mobilise depuis 2021 des passionnés prêts à se battre. Car "le problème n’est pas seulement l’argent mais la mobilisation des Français", rappelle son président Olivier de Rohan-Chabot. "Lorsqu’il y a mobilisation l’argent on le trouve !" 100 ans de combats pour sauver notre patrimoine, c’est ce qu’étudie l’historienne Chloé Demonet, dont l’ouvrage paraîtra à la fin de l’année.
Le patrimoine réunit "deux préoccupations que nous avons tous", estime Olivier de Rohan-Chabot : le passé et le beau. On connaît la passion des Français pour l’histoire ; "chacun a un goût pour la beauté", complète le président de La Sauvegarde de l'art français. "Plus nous le développons plus nous sommes heureux !"
En France, notre patrimoine représente une richesse inestimable. Selon l’historienne Chloé Demonnet, les Français ont aussi "conscience que ce patrimoine fait souvent la caractéristique d’une région ou d’un territoire". Ce qui rejoint l’intuition du duc de Trévise, selon laquelle "l’art est beau dans l’environnement pour lequel il a été créé".
Cette année, les Journées du patrimoine (qui se tiennent les 18 et 19 septembre) ont pour thème "Le patrimoine pour tous". Dans une société que l’on dit divisée, réunir les Français autour du patrimoine, est-ce possible ? "Le patrimoine c’est vraiment l’affaire de tous, rappelle Olivier de Rohan-Chabot, si ce n’est pas une préoccupation de chacun d’entre nous ce ne sera pas une préoccupation de l’État."
Le président de La Sauvegarde de l'art français prend l’exemple du château de Grignon, que "l’État refuse de classer monument historique" pour "pouvoir le vendre plus cher". Le combat pour l’hôtel de la Marine, à Paris, montre en tout cas la force de la mobilisation : en 2011, il a fallu pas moins de 10.000 personnes et l'engagement de l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing pour laisser le monument dans le giron de l’État.
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