Des témoignages exceptionnels du peuple gaulois ont refait surface grâce aux fouilles archéologiques sur le site du futur campus universitaire Madeleine d’Orléans où, depuis le moyen-âge, il y avait l’ancien hôpital de la Madeleine.
Les travaux de construction du futur campus de la Madeleine, destinés à accueillir le nouveau campus universitaire d’Orléans, ont révélé un trésor archéologique inattendu : des tablettes en plomb gravées en langue gauloise. Ces tablettes, dites "de malédiction", ont été mises au jour sur le site historique de l’ancien hôpital Madeleine, au cœur du centre-ville.
Ces tablettes sont constituées de fines lamelles de plomb, enroulées sur elles-mêmes et perforées par plusieurs clous. Leur contenu, comme leur appellation le suggère, renferme des inscriptions maléfiques. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, elles ne ciblent pas des individus, mais des divinités chthoniennes, associées aux enfers et au monde des morts. Les défunts les utilisaient pour se prémunir de ces forces surnaturelles. La singularité de ces tablettes réside dans leur écriture en langue gauloise, un mélange des alphabets grec et latin, rendant leur déchiffrement particulièrement ardu. Le gaulois, rarement écrit, ajoute une difficulté supplémentaire aux chercheurs qui doivent employer des technologies avancées comme la photographie RTI ou des analyses aux rayons X pour préserver leur fragilité et décrypter leurs secrets. La langue gauloise appartenait au groupe linguistique celtique. A la fin de l’Antiquité l'usage du gaulois a été peu a peu abandonné.
Les Gaulois, peuple emblématique de l’Antiquité, occupaient une grande partie de l’Europe occidentale, notamment le territoire correspondant à la France actuelle. Organisés en tribus dirigées par des chefs locaux, ils excellaient dans divers domaines : agriculture, artisanat et guerre. Leur spiritualité était un pilier de leur culture, avec une vénération marquée pour des divinités liées à la nature, la vie et l’au-delà. La civilisation gauloise, bien que progressivement assimilée par Rome après le Ier siècle avant J.-C., a laissé des traces indélébiles dans l’histoire et l’archéologie.
L’hôpital Madeleine, fondé au Moyen Âge, était un refuge pour les malades et les indigents. Avec ses 300 lits à son apogée, il joua un rôle central dans le système de santé d’Orléans. Outre sa vocation initiale, l’établissement a évolué au fil des siècles pour inclure des services modernes tels qu’un service de maternité (de mai 1986 à juin 2015) et un service d’urgence pédiatrique. Fermé au XIXe siècle, l’hôpital a laissé place à des fouilles archéologiques qui révèlent aujourd’hui des aspects méconnus de l’histoire locale, tout en éclairant les pratiques religieuses et sociales d’époques lointaines.
Prévu pour ouvrir à la rentrée 2027, le campus Madeleine accueillera plus de 4 000 étudiants dans un espace moderne de 18 000 m². Pensé pour allier innovation et respect du patrimoine, il intègre des installations écologiques telles que des panneaux photovoltaïques, des espaces verts et des parkings à vélos, tout en profitant de sa localisation idéale près des transports en commun. Organisé autour de deux pôles principaux, le campus symbolise un pont entre l’histoire riche du site et l’avenir prometteur des générations étudiantes.
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