Doit-on se méfier des réseaux sociaux ?

Les heures passées devant les écrans, l’omniprésence des réseaux sociaux, l’accès aux contenus pour adultes,… les sources d’inquiétudes concernant l’utilisation du numérique par les ados ou jeunes adultes sont nombreuses.

C’est intéressant de constater que c’est souvent le monde des adultes qui plaque sur les jeunes ses inquiétudes.

Des enquêtes sur le terrain

Relève d’emblée Brieuc Guffens. Dans l’enquête « Génération 2020 – Les usages des écrans chez les moins de 20 ans », Media Animation a consulté des experts mais a surtout voulu interroger les jeunes sur leurs pratiques et leur relation aux écrans. Entre 2019 et 2020, plus de 2000 élèves de l’enseignement primaire et secondaire ont répondu à un questionnaire radiographiant divers aspects de leur vie connectée. Il en ressort des informations précieuses sur le temps passé devant les écrans, leur manière d’interagir dans la vie amoureuse, amicale, familiale, les outils ou applications qu’ils emploient, comment ils déclenchent leur esprit critique et pourquoi.

L’ambition de ces enquêtes était de tordre le cou à certains lieux communs. On dit par exemple que les jeunes ne s’informent plus mais c’est faux. Les jeunes écoutent encore la radio ou suivent un JT en famille. Mais la manière de s’informer a évolué.

"Ils aiment consommer une info en ligne, plus courte, dynamique, audiovisuelle. C’est là que les influenceurs et les youtubeurs occupent une place. » ajoute Brieuc Guffens. Les jeunes échangent ensuite des informations entre eux et peuvent en discuter avec leurs parents ou leurs enseignants pour un complément d’information ou un regard critique. Ils sont également capables de se passionner pour des sujets « et de passer beaucoup de temps à s’informer avec des sources très variées, aussi bien des médias traditionnels que des documentaires ou des forums de discussion. Ca fait vaciller les journalistes sur leurs assises parce que d’autres prennent la parole. »

Une sensibilisation à l'éducation aux écrans

Brieuc Guffens conseille aux adultes d’interpeler les enfants et de provoquer le débat en s’informant sur les contenus qu’ils consultent, ce qui les intéresse ou les questionne. Reste la question des risques et des limites à fixer. Autorégulation ou contrôle parental, comment trouver le bon équilibre entre protection et autonomie d’utilisation? Brieuc Guffens note que « de tout temps, les adolescents ont cherché à échapper au contrôle des parents. » Choisir Snapchat, Tik Tok ou Instagram plutôt que Facebook qui reste le réseau favori des adultes répond à cette logique. Leur utilisation n’est clairement pas un mal mais demande certainement un cadre, une éducation et une formation.