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Guillaume Goubert est retourné dans la cathédrale Notre-Dame de Paris

Un article rédigé par Guillaume Goubert - RCF, le 17 décembre 2024 - Modifié le 17 décembre 2024
Les Histoires de l'artGuillaume Goubert est retourné dans la cathédrale Notre-Dame de Paris

Aujourd’hui, Guillaume parle de Notre-Dame de Paris. Sur cette antenne, plusieurs fois, il a été amené à s’exprimer sur la restauration de la cathédrale sans avoir vu "en vrai" ce qu’il en était. Commenter à partir de photos est très discutable. Aujourd’hui, il peut en parler en connaissance de cause. Il a pu participer, jeudi dernier, à l’une des messes de l’octave de réouverture et déambuler dans la cathédrale. Il souhaite vous faire part de ses impressions en insistant sur des aspects qui lui ont paru peu soulignés.

Notre-Dame de Paris ©DRNotre-Dame de Paris ©DR

Une incroyable audace architecturale

D’abord, tout simplement, la mise en valeur du génie de ceux qui ont construit la cathédrale il y a 800 ans. Il est normal d’avoir surtout parlé du magnifique travail de restauration. Mais on oublie de dire que, grâce à ce travail, l’incroyable audace de cette architecture médiévale est de nouveau pleinement perceptible : la hauteur des voûtes, la finesse des colonnes et l’ampleur des verrières.
Cette redécouverte tient au nettoyage de la pierre, mais aussi à la qualité de l’éclairage. Notre-Dame est désormais équipée de 1 400 projecteurs et 2 175 points lumineux dont il est possible d’ajuster individuellement l’intensité et la couleur. Cette réalisation a été dirigée par un véritable artiste de la lumière, Patrick Rimoux.

Pour ce qui est de la chasse-reliquaire de la couronne d’épines, je la trouve démesurée et assez clinquante. En revanche, l’autel en bronze de Guillaume Bardet est, lui, d’une noble sobriété. J’ai beaucoup apprécié les nouvelles chaises de la nef conçues par la designeuse Ionna Vautrin. En bois de chêne, elles sont confortables et discrètes, avec un dossier relativement bas. Elles se fondent dans le décor. Il faut aussi saluer la grande croix dorée installée au fond du chœur en 1994 par le sculpteur Marc Couturier. Parfaitement nettoyée et éclairée, elle est la preuve que l’art contemporain peut parfaitement trouver sa place dans un monument gothique.

Les vitraux "décoratifs" de Viollet-le-Duc

Je suis tombé l’autre jour sur une phrase qui m’a touché, du peintre Maurice Denis, artiste plutôt traditionaliste, ni abstrait ni conceptuel : "Nos cathédrales ne sont vivantes qu’autant que la piété de chaque siècle leur apporte témoignage. Elles ne sont pas les musées d’une époque révolue, ni des pièces d’archéologie." On sait qu’un concours a été organisé pour équiper de vitraux contemporains six chapelles latérales. Le choix du jury n‘est pas encore connu. Ma position de principe était favorable à cette innovation. Mais la visite des lieux a un peu modifié mon jugement.

J’ai en effet été séduit par les vitraux existants, dus à Eugène Viollet-le-Duc. Ce sont des vitraux "décoratifs" en ce sens que leurs motifs géométriques sont répétés d’une chapelle à l’autre. Mais j’ai découvert une subtile variation dans les couleurs de chaque verrière qui m’a touché. Plutôt que de les enlever tous, il me semble qu’il serait approprié de n’installer qu’un seul nouveau vitrail dans une des six chapelles, qui deviendrait ainsi le lieu commémoratif de l’incendie de 2019. Pourquoi pas dans la chapelle dédiée à sainte Geneviève, patronne de la capitale.

Les Histoires de l'art © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Les Histoires de l'art
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