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Il y a 100 ans naissait Gérard Philipe

Un article rédigé par Fabien Genest - RCF, le 29 novembre 2022 - Modifié le 17 juillet 2023
La Symphonie du cinémaGérard Philipe, si loin, si proche

Le 4 décembre 1922, Gérard Philipe voyait le jour dans le sud de la France, à Cannes. Comédien total, il était capable de jouer aussi bien la comédie légère que la tragédie avec une force et une énergie que l’on croise rarement. Retour sur sa carrière d’acteur en sept musiques de film.

 

Gérard Philipe en 1954 dans le costume de Don Rodrigue ©Wikimédia commonsGérard Philipe en 1954 dans le costume de Don Rodrigue ©Wikimédia commons

On disait de lui qu’il était le plus doué de sa génération. Il enchaînait les films et les rôles marquants au théâtre, fut un compagnon de route de Jean Vilar et des débuts du Théâtre national populaire mais voilà Gérard Philipe disparaissait à l’automne 1959, emporté par un cancer foudroyant, qui allait le faucher à 36 ans. Sa disparition allait avoir un retentissement considérable, pas seulement en France, mais aussi dans le monde entier. Car Gérard Philipe incarnait à la fois le talent, la beauté et la jeunesse qui soudain s’évanouissaient.

 

"Les liaisons dangereuses", musique de Art Blakey, 1960

 

 

Les "Liaisons dangereuses 1960" est un film d’une grande modernité lorsqu’il sort sur les écrans en 1959. Il est porté par une bande originale jazzy prestigieuse et réalisé par Roger Vadim. Ce sera le dernier de Gérard Philipe qui  disparaît moins de trois mois après sa sortie. Cette adaptation contemporaine du roman de Choderlos de Laclos innove et dérange pour l’époque et se veut le reflet d’une certaine libération des mœurs. Dès le générique, le ton est donné avec un jeu d'échecs symbolisant les manipulations perverses des deux anti-héros, Valmont et Merteuil, joués par Gérard Philipe et Jeanne Moreau. Art Blakey à la batterie et les Jazz Messengers jouent le célèbre thème "No Problem" qui a donné lieu à de nombreuses reprises notamment en version afro cuban jazz, un genre qui d’ailleurs inonde le film.

 

"L'idiot", musique de Maurice Thiriet, 1946

 

 

C’est par le théâtre que Gérard Philipe acquière d’abord la renommée. Le succès des pièces "Caligula", d’après Camus et "Les Épiphanies", d’Henri Pichette, aux côtés de Maria Casarès qu’il a rencontrée à la fin de la guerre, suscitent l’intérêt. Il tient son premier rôle principal au cinéma dans "Le Pays sans étoiles", de Georges Lacombe, sorti en avril 1946. Le film surprend mais séduit la critique et le public. En juin sort également "L'Idiot", de Georges Lampin, qu’il va considèrer comme sa première vraie expérience au cinéma. "C'est dans ce film, dit-il, que j'ai commencé à sentir mon métier." Il y joue un admirable prince Mychkine, torturé aux côtés d’Edwige Feuillère dans cette adaptation du célèbre roman de Dostoïevski. On peut souligner, ici, la très belle musique symphonique aux accents tragiques et à l’ambiance très slave de Maurice Thiriet, compositeur français phare des années 30 et 40, connu surtout pour ses partitions chez Marcel Carné pour "Les Enfants du paradis" et "Les Visiteurs du soir".

 

"Le diable au corps", musique de René Cloërec, 1947

 

 

On doit la musique du "Diable au corps" à René Cloërec. Dans ce film de 1947, Claude Autant-Lara confie à Gérard Philipe le rôle d’un lycéen qui tombe amoureux d’une jeune aide-soignante, jouée par Micheline Presle, épouse d’un militaire parti au front. Accusé d’antimilitarisme et de prôner l’adultère, "Le Diable au corps", adapté du roman de Raymond Radiguet, fait l’objet de violentes critiques à sa sortie. Ce film sur la passion confirme toutefois le talent de Gérard Philipe.

 

 

Je manque d'indulgence, mais si on était indulgent à 20 ans, où irait le monde ? Gérard Philipe

 

 

"La ronde", musique d'Oscar Straus, 1950

 

 

Film à sketches, "La Ronde", de Max Ophüls, est considéré aujourd'hui comme un chef-d’œuvre mais fut mal compris par la critique à l’époque. Le morceau "La Ronde d’amour", est lui d’Oscar Straus, compositeur viennois du début du siècle dernier sans lien de parenté toutefois avec les rois de la valse Johann Strauss, père et fils. La mélodie est tirée d’une opérette de 1907 “A Waltz dream”. Ce film au casting prestigieux réunit Simone Signoret, Danielle Darrieux, actrice ophulsienne par excellence, mais aussi Serge Reggiani, Daniel Gélin, Jean-Louis Barrault et Gérard Philipe et met en scène, sous la forme de sketches, les infidélités de plusieurs couples dans la Vienne de 1900. Gérard Philipe sort de deux grands succès: l’un au cinéma chez Christian-Jaque avec "La Chartreuse de Parme", l’autre au théâtre chez Jean Vilar avec l’interprétation du "Cid" au festival d’Avignon alors naissant, qui vont marquer grandement la suite de sa carrière.

 

"Fanfan la Tulipe", musique de Georges Van Parys et Maurice Thiriet, 1952

 

 

Quatre ans après "La Chartreuse de Parme", Gérard Philipe retrouve Christian-Jaque et revêt les habits d’un hardi jeune paysan, qui échappe à un mariage arrangé en devenant soldat dans l'armée de Louis XV. Aux côtés de Gina Lollobrigida, vedette féminine italienne de l’époque,  Gérard Philipe acquiert une notoriété dans le monde entier. Du Japon aux Etats-Unis, son nom et son visage sont désormais connus et admirés. En France, "Fanfan la tulipe" réunira plus de 6 millions de spectateurs en salles. Le thème principal ou "Marche de Fanfan", est cosigné Georges van Parys et Maurice Thiriet pour ce film dans la plus pure tradition du film de cape et d’épée français.

 

"Les orgueilleux", musique de Paul Misraki, 1953

 

 

Dans Les Orgueilleux, d’Yves Allégret, Lucienne Delyle chante "La Valse des orgueilleux", sur une musique de Paul Misraki. La rencontre en 1953 de Gérard Philipe et Michèle Morgan dans ce drame, tiré du roman "Typhus", de Jean-Paul Sartre, qui se déroule dans un village mexicain au bord de la mer. Le film mêle à la fois l’exotisme, l'aventure et une sensualité torride dans la moiteur sud américaine entre les deux acteurs qui ne s’étaient pas très bien entendus. Gérard Philipe joue un médecin alcoolique, désocialisé, qui va se ressaisir pour endiguer une terrible épidémie…

 

"Le rouge et le noir", musique de René Cloërec, 1954

 

 

Gérard Philipe est un héros stendahlien par excellence et il va le prouver encore en 1954. Dans "Le Rouge et le noir", on peut entendre ce thème, composé et dirigé par René Cloërec, compositeur fidèle de Claude Autant-Lara qui réunit, en 1954, Danielle Darrieux et Gérard Philipe. Après avoir été un Fabrice del Dongo flamboyant dans "La Chartreuse de Parme" chez Christian-Jaque, l’acteur joue cette fois Julien Sorel, fils de charpentier, arriviste, qui renonce à l'armée pour l'Église mais que l'amour mènera à la guillotine. René Cloërec compose, quant à lui, l’une des ses plus célèbres partitions.

 

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