Quand j'serai grand je serai : chercheur d'or !
Pirate de parc à huîtres, ouvrier, mousse sur un baleinier, brigand, chercheur d’or ou encore romancier mondialement connu, découvrez les multiples vies d’une des plus grands aventuriers du XXème siècle : Jack London. La belle histoire du mercredi pour les grands et les petits explorateurs racontée par Philippe Lansac dans le podcast d'aventures “Quand j’serai grand”.
Le 7 juillet 1897 dans le port de San Francisco, l'Excelsior, un bateau à vapeur fait une entrée remarquée. Son équipage constitué d’hommes barbus avec de grands manteaux de fourrures reviennent du grand Nord, de l’or plein les cales. En quelques semaines, ils sont devenus millionnaires en raclant le fond d’une rivière canadienne située à la frontière de l’Alaska. Avec eux, débutent la mythique ruée vers l’or. Dans les semaines qui suivent plus de 200 000 personnes vendent leurs biens pour tenter leur chance dans le froid canadien parmi eux un voyou de 21 ans : Jack London.
Enfant d’un père démissionnaire et d’une maman suicidaire, le jeune John Griffith alias Jack London, ne peut compter que sur lui-même pour subvenir aux besoins de la famille. À 15 ans, il commence à travailler dans une conserverie de saumon près du port. Un travail à la chaîne qui ne paye pas. S’en est trop pour le jeune Jack qui démissionne au bout d’un mois pour devenir…pirate. Avec de l’argent emprunté à sa nounou, il achète un petit bateau et dévalise les parcs à huîtres de San Francisco pour revendre les précieux coquillages au marché clandestin. Il découvre alors la vie de brigand et le plaisir de l’argent facile.
Amoureux de l'océan, Jack London réussit à se faire embaucher sur un baleinier en partance pour la mer de Béring, près des côtes du Japon, pour chasser le phoque. Il est fasciné par les histoires des marins qu’ils rencontrent, les tempêtes qu’ils affrontent et les aventures qu’ils racontent. À son retour, il écrit une nouvelle à ce sujet. Malheureusement le succès n’est pas au rendez-vous et Jack London doit retourner à l’usine pour nourrir sa famille en ruine. L’appel de l’aventure est trop fort. L’adolescent repart non pas en bateau mais en train cette fois-ci. Il traverse l’Amérique clandestinement avant de se faire prendre par la police et jeté en prison à seulement 18 ans. Lorsqu’il en sort, l’Excelsior accoste dans le port de San Francisco regorgeant d’or, le jeune homme se dit alors “et pourquoi pas moi “? Après trois semaines de navigation, il débarque avec son beau-frère en Alaska. Ce n’est que le début de l’aventure. Cl faut encore parcourir 1000 kilomètres et une chaîne de montagnes pour espérer trouver les pépites tant convoitées perdues dans l’immensité canadienne. Il leur faudra plus de deux mois et demi pour arriver à destination.
Dawson city. Il y a 120 ans, le nom de cette ville du Yukon était sur toutes les lèvres, symbolisant la porte d’entrée vers l’or du Klondike. Jack London, comme les 200 000 américains qui tentent leur chance sur les rives du Klondike, espère devenir millionnaire. Face à la foule de chercheurs d'or, il décide avec son beau-frère d’explorer une région nouvelle en amont de la rivière. Pendant des jours, ils s'attèlent à retourner les graviers bordant la rivière glacée en espérant découvrir le scintillement d’une pépite. L’automne passe et l’hiver s’installe. Les jours raccourcissent et l’eau de la rivière se glace, il devient impossible de creuser. Bloquer dans leur cabane en rondins, Jack et ses compagnons s’ennuient malgré les jeux de cartes et le whisky. Pire, le jeune américain tombe malade. Dès qu’il retrouve un semblant de santé, il décide de prendre son canoë et de partir pour un périple de 1500 kilomètres afin de rejoindre le premier bateau à vapeur qui le ramènera dans sa ville natale. Rentré bredouille, l’homme aux milles vies doit repartir de zéro dans les faubourgs de San Francisco.
Pourtant s’il n’a pas trouvé d’or, Jack rentre riche de son séjour du bout du monde entouré de chercheurs d’or, bien sûr, mais aussi de trappeurs et d’amérindiens. Il se met à écrire et raconter ses aventures dans une première nouvelle "L'Homme et la piste” publié en 1900, rapidement suivi d’un deuxième “Le fils du loup”. Un an plus tard, Jack London touche du doigt le succès et la richesse grâce à son roman phare “L'appel de la forêt” qui se vendra à 6 millions d’exemplaires.
C’est la consécration. Jack n’a pas rapporté d’or du Grand Nord mais les histoires qu’il y a trouvé et son talent littéraire en font l’auteur américain le mieux payé du début du XXème siècle. La soif d’aventures ne le quitte jamais. Malgré le succès, il continue à parcourir le monde sur son voilier, des îles de pacifique au Cap Horn. Rattrapé par l’alcool, il meurt à 40 ans dans son ranch américain en laissant derrière lui 40 romans et des centaines de nouvelles : des pépites littéraires qui valent encore aujourd’hui de l’or.
Dans le prochain épisode, embarquez pour un tour du monde en bateau au XVIIIème siècle avec l'explorateur Jean-François de La Pérouse ! Un nouvel épisode à écouter ici ou sur votre plateforme de podcast préférée (spotify, apple podcast, deezer...)
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !