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En partenariat avec LE PÈLERIN
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Jacques de Chauvelin, de La sauvegarde de l'art français, nous emmène dans les Alpes, à près de 3 200 m d’altitude.
Prenons de l’altitude pour parler d’un chantier extraordinaire, celui de la restauration de la petite chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs du mont Thabor. Nous sommes ici sur un sommet entre Hautes-Alpes et Savoie, et perchée à 3 171 mètres, notre chapelle est certainement la plus haute de France, voire d’Europe. Le panorama est époustouflant.
Pour l’histoire, la chapelle est mentionnée au XVIIe siècle, mais elle est sûrement plus ancienne encore et remonterait au XVe siècle. Une légende voudrait qu’un pèlerin revenant de Terre sainte ait nommé la montagne ainsi en référence au mont Thabor en Palestine où le Christ a été transfiguré, mais les historiens pensent plutôt qu’il s’agit d’une déformation beaucoup plus récente d’un nom local.
En tout cas, Notre-Dame-des-Sept-Douleurs a fait l’objet d’un pèlerinage et a servi de refuge aux voyageurs depuis des siècles. D’aspect très simple, le bâtiment est en pierre prélevées directement sur la montagne et est divisé en deux pièces, une pour le culte, et l’autre pour l’accueil des randonneurs et skieurs.
La petite chapelle a traversé le temps mais est aujourd’hui en danger. La fonte du permafrost et l’érosion du terrain qui en découle risquent de faire s’effondrer l’édifice. Il fallait d’urgence engager des travaux. Mais voilà, la chapelle est sur le plan juridique dans une situation assez exceptionnelle : elle est la propriété d’une commune italienne frontalière, et se situe pourtant en France. Bref, c’est un micmac complet et c’est seulement grâce aux efforts de la commune de Névache et de sa voisine italienne de Bardonecchia que les démarches pour trouver des financements et engager le chantier ont pu débuter.
La Sauvegarde de l’Art Français a bien sûr soutenu le projet en accordant une aide pour la réalisation de l’étude préalable. L’étude des sols a démontré que la chapelle va devoir être déplacée de quelques mètres, sur un terrain moins sensible. Le chantier va donc consister en un démontage pierre à pierre puis en une reconstruction. Si le cas de la chapelle du mont Thabor montre les ravages du changement climatique sur nos montagnes, c’est aussi un exemple de l’effet du réchauffement climatique sur le patrimoine qui montre sa grande fragilité face au grand défi de notre Temps.
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