Cela fait plusieurs années que les dominicains sont présents au festival d'Avignon. Ils organisent notamment les rencontre Foi et culture. Et cette année, en partenariat avec RCF, le Jour du Seigneur a inséré dans la programmation du festival la projection d'un documentaire sur Frère Henri Burin des Roziers, dominicain et avocat des paysans sans-terre au Brésil.
Les dominicains assurent une présence d’Église au festival d’Avignon. Depuis 2006, ils œuvrent ainsi à un dialogue entre foi et culture. "Il est heureux de se dire que l’Église collabore dans ce dialogue avec la culture et de manière continue depuis maintenant plus de 50 ans", se réjouit Frère Thierry Hubert, dominicain et producteur du Jour du Seigneur. Cette année, en partenariat avec RCF, les dominicains ont inséré dans la programmation du festival d'Avignon la projection d'un documentaire sur le dominicain Henri Burin Des Roziers, projection suivie d'une table-ronde.
Il faut remonter aux origines du festival, et à la rencontre entre son créateur, Jean Vilar, et le Père Robert Chave (1924-2018). Celui-ci "était la figure historique de l’Église diocésaine au festival d’Avignon", précise Thierry Hubert, et le fondateur, en 1966, de l’association Foi et culture. "C’est l’association aujourd’hui qui est la plus ancienne partenaire du festival."
Depuis la mort du Père Chave, les dominicains poursuivre son œuvre et assurent les rencontres Foi et culture dans le cadre du festival. Ces rencontres ont pour objectif de réunir acteurs, comédiens et spectateurs, croyants ou non, et de faire entendre le poids et la résonnance des mots. « "J’ai l’impression qu’ici les mots n’ont pas le même poids qu’ailleurs", disait un comédien. C’est fondamentalement à ce niveau-là qu’on essaie d’être », décrit Thierry Hubert.
On montre une Église qui s’assoit et qui écoute en allant voir des pièces
"À travers nos rencontres Foi et culture, notre présence au festival, on montre une Église qui s’assoit et qui écoute en allant voir des pièces." L'Église mais aussi bien souvent la société est parfois la cible de critiques dans les lieux de culture. Justement, pour le producteur du Jour du Seigneur, être présent au festival d’Avignon, c’est une façon pour l’Église d’accompagner des "gens qui ne sont pas de son troupeau".
"Pur produit" de ce dialogue entre le festival d’Avignon et les dominicains, la pièce "Pierre et Mohammed" d’Adrien Candiard mise en scène par Francesco Agnello. Elle "circule depuis plus de dix ans en France et à l’étranger". Thierry Hubert ajoute qu’elle est née d’une "discussion à deux heures du matin dans un café, place des Corps-Saints à Avignon !"
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Cette année, en partenariat avec RCF, les dominicains ont inséré dans la programmation du festival d'Avignon la projection d’un film, autour du spectacle "Antigone in the Amazon", de Milo Rau. Cette pièce qui réunit des comédiens brésiliens et européens et des membres du Mouvement des sans-terre (MST) du Brésil. C'était l’occasion de faire connaître au public d’Avignon le parcours du dominicain Henri Burin Des Roziers, l’avocat des sans-terre, à travers la diffusion du documentaire "La loi de Dieu, la loi des Hommes", de Thierry Derouet.
Frère Henri, mort en 2017, était dominicain, prêtre et avocat au barreau de Paris. Il s’est battu aux côtés des paysans de l’État du Para. Sur le site du Jour du Seigneur, on peut revoir la table-ronde qui s’est tenue à l'issue de la projection. Une rencontre animée par David Milliat, présentateur du Jour du Seigneur, avec Sabine Rousseau, historienne et biographe de Frère Henri ("Henri Burin des Roziers (1930-2017) - La sève d'une vocation", à paraître au mois d’octobre aux éditions du Cerf) ; Régis, ami de longue date de Frère Henri ; Kananda Rocha Xavier et Maria Raimunda Cesar, deux militantes brésiliennes du mouvement des sans-terre (MST), qui jouent dans le spectacle de Milo Rau.
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