mes invités aujourd’hui racontent la vie comme elle va, le destin de ces anonymes qu’on croise dans la rue ou dans un hall de gare, qui galèrent souvent, rêvent et s’évadent parfois. Un regard plein d’humanité et de colère, de justesse et de réalisme.
Gare Saint-Lazare
Dans la salle des pas perdus, les voyageurs se croisent sans se connaître ni se reconnaître. Et pourtant, la gare, c’est le lieu par excellence où se croisent les destins, où tout peut arriver, où la routine peut aussi être bousculée par trois fois rien, une rencontre, une image, qui vont s’inscrire dans la mémoire et faire partie du voyage intérieur. Bon observateur et mémorialiste de ce quotidien, Dominique Fabre signe Gare Saint-Lazare, un roman publié chez Fayard.
Dominique Fabre a publié de nombreux romans, le tout premier en 1995 avait pour titre « Moi aussi un jour j’irai loin » et on n’est pas surpris que ses livres passent souvent par la gare Saint-Lazare, au cœur de son nouveau roman. L’écriture c’est un peu cela, une gare, un espace où se croisent l’imaginaire et la réalité.
Le bûcher des illusions
Ils vivent dans différentes villes de France, leur vie est dure, touchée par une pauvreté nouvelle qui les renvoie aux marges de la société. Ils font tout pour s’en sortir, mais qu’est-ce que cela veut dire aujourd’hui ? Parti à leur rencontre, Frédéric Brunnquell dresse ces portraits kaléidoscopiques dans des récits romancés : « Le bûcher des illusions » est publié chez Albin Michel.
Frédéric Brunnquell est réalisateur de documentaires et de temps à autre il pose la caméra pour prendre le stylo ou le clavier plutôt. Avec « le Bûcher des illusions », il est allé à la rencontre d’anonymes, de ceux sur qui le regard ne s’arrête pas…
COUPS de COEUR
Vivre en ville, c’est une aventure que raconte Jonathan Siksou, s’intéressant à l’architecture mais aussi aux jardins, au métro, aux ascenseurs, aux restaurants, aux églises… Et la ville, pour lui, c’est Paris… « A Paris, la flânerie livresque est incarnée depuis des siècles par les bouquinistes qui alignent leurs boîtes le long des quais de la Seine, écrit-il alors même que la polémique du démontage pour les JO n’avait pas encore éclatée. En les arpentant, on reproduit un rituel strictement parisien. » Ce livre est en effet une flânerie très documentée. Saviez-vous que « le métro parisien a été le seul au monde à proposer une première classe: « son confort était identique à celui de la seconde mais, le billet étant plus cher, il n’y avait jamais foule »…
Vivre en ville, de Jonathan Soksou, aux éditions du Cerf.
Autre flâneur encore avec le jeune journaliste Samuel Dufay, qui cherche dans les rues de Paris la présence de son père François Dufay trop tôt disparu, renversé par une voiture : « Mon père vivait dans son rêve, doux et distrait comme un dessin de Sempé », écrit-il, faisant son miel des journaux, des films, des découvertes insolites dans Paris… « Je n’ai jamais su guérir de mon penchant pour le rêve. De nos jours, à l’heure des pandémies, des catastrophes naturelles et de l’intelligence artificielle, cette activité en deviendrait presque héroïque. »
Plaidoyer pour le rêve, de Samuel Dufay, paru chez Grasset.
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