Les Vieilles Charrues regardent vers l'avenir

"C'était une journée stratégique pour la vie de l'association" a souligné Jean-Luc Martin, le président du festival des Vieilles Charrues, lors de la conférence de presse de lancement de la 31ème édition du festival, jeudi 13 juillet, à Carhaix. La veille, une convention sur cinq ans avec la Région Bretagne a officialisé la mise à disposition de terrains destinés à accueillir les campings du festival. Quelques jours avant, une autre convention avec la ville de Carhaix-Plouguer, sur cinq ans aussi, a mis à disposition des Vieilles Charrues une cinquantaine d'hectares de terrain, notamment ceux qui accueillent directement les concerts. Ces deux signatures consécutives vont permettre au festival de pérenniser ses infrastructures et de sécuriser son modèle économique dans les années à venir.

Diminuer les coûts fixes

Dans un contexte d'inflation généralisée dans le monde de la musique, cette sécurisation du foncier doit permettre au festival de diminuer ses coûts fixes en construisant des infrastructures qui n'auront pas besoin d'être démontées à chaque fois. "C'est indispensable si on veut maintenir un prix du billet accessible, actuellement à partir de 44 euros la journée", précise Jérôme Tréhorel, le directeur général des Vieilles Charrues. En 2012, le budget du festival carhaisien s'établissait à 12 millions d'euros, contre 23,5 millions d'euros cette année! Depuis sept ans, le festival a donc développé les contrats de mécénats et les partenariats avec les entreprises de la région pour amortir la note pour les festivaliers. Aujourd'hui, plus de 3,5 millions d'euros sur le budget annuel des Vieilles Charrues proviennent du mécénat d'entreprise.

Accueillir des grands concerts toute l'année

La construction d'infrastructures pérennes va aussi permettre d'accueillir des têtes d'affiche internationales en-dehors des dates du festival, traditionnellement autour du 14 juillet. "Depuis cinq ou six ans, nous avons des opportunités de grands groupes internationaux qui passent en France au mois de mai, juin, août ou septembre...", raconte Jean-Luc Martin. "On nous dit à chaque fois que nous avons les capacités d'accueillir ces concerts. Nous faisons nos calculs, mais monter tout cela pour une soirée est impossible! Sinon nous arrivons sur un coût qui est presque celui d'une salle ailleurs en France." La seule solution pour les Vieilles Charrues est donc d'avoir déjà sur site une base pour monter et démonter facilement. Les antennes wi-fi nécessaires à ce type d'événement sont par exemple montées et démontées sur 100 hectares tous les ans! "Nous pourrons presque leur dire : vous faites votre tournée, vous nous dites la date qui vous intéresse et c'est parti!" Les deux conventions désormais signées, les travaux d'aménagements pourraient être lancés par l'association du festival dès le mois de septembre.