Liège
Au XVIIe siècle, de nombreux artistes artistes liégeois ont migré pour s'installer à l'étranger. Dont Louis Counet (1652 -1721), ce peintre qui a quitté Liège pour Trèves.
Pour des raisons stylistiques, on peut se demander si, à l’instar de Fisen, Counet n’a pas été un des derniers élèves du fameux Bertholet Flémal. Toujours est-il que, comme Fisen et sans doute à la même époque, il est allé parfaire sa formation à Rome, d’où il a envoyé à Liège diverses copies de grands maîtres italiens ‒ certaines sont peut-être conservées au Grand Curtius. À son retour, il se marie avec Pétronille Hardy et s’installe dans la paroisse Saint-Martin-en-Île. C’est là que voit le jour la fille aînée du couple.
Leurs sept autres enfants sont nés à Trèves, où Counet a fait toute sa carrière. C’est sans doute pour répondre à une grosse commande de l’abbaye Saint-Maximin, alors en pleine reconstruction, qu’il s’est établi à Trèves au début des années 1680. Son parent Gottfried Faymonville, chanoine à Saint-Siméon à Trèves, a sans doute joué un rôle dans l’établissement du peintre liégeois en bord de Moselle.
Counet a véritablement dominé le panorama pictural de la région de Trèves en son temps. La plus grande part de sa production semble avoir été destinée aux établissements religieux et pas mal de ses tableaux sont encore conservés de nos jours dans les églises de Trèves et des alentours. A Trèves, c’est apparemment la collégiale Saint-Paulin qui lui a commandé le plus de tableaux ; beaucoup sont encore conservés dans cette église ou sont en dépôt au Musée diocésain.
Son premier tableau important encore conservé, de 1698, est le Martyre de sainte Catherine de l’église homonyme de Houffalize. Preuve de la méconnaissance dans laquelle était tenu le peintre jusqu’il y a peu, le restaurateur d’après-guerre, qui ne connaissait pas le nom de Counet, a transformé la signature en « Coypel »…
Quoique expatrié depuis trente-cinq ans, Counet fut appelé à participer à la décoration du nouvel hôtel de ville de Liège, à la fin des années 1710. C’est même le peintre qui reçut la plus forte rémunération pour ses travaux dans cet édifice prestigieux, ce qui en dit long sur la réputation dont il bénéficiait dans sa ville d’origine ! Outre cinq dessus-de-porte encore en place dans l’actuelle salle du conseil communal, on conserve de sa main une toile originellement destinée à la même salle et montrant un sujet tout à fait unique, à savoir la prise du château de Bouillon par le prince-évêque Albéron II en 1141. L’église Saint-Denis à Liège conserve, pour sa part, une grande Assomption de la Vierge de la même main ; c’est une de ses meilleures peintures religieuses connues.
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