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Où doit paître la Vache d’Alan ?

Un article rédigé par Jacques de Chauvelin, Melchior Gormand - RCF, le 28 septembre 2022 - Modifié le 17 juillet 2023

Jacques de Chauvelin de La Sauvegarde de l’Art Français, nous emmène en 1921, dans le petit village d’Alan. Au fronton du palais épiscopal de ce village de Haute-Garonne, une vache béarnaise sculptée veille sur les Alanais depuis près de cinq siècles.

© RBassenne© RBassenne

L'aventure d'une vache

 

Au fronton du palais épiscopal de ce petit village Alan de Haute-Garonne, une vache béarnaise sculptée veille sur les Alanais depuis près de cinq siècles.
Mais dans ce contexte d’après-guerre, la tendance est à la vente et à l’exportation de biens patrimoniaux. Le phénomène est toujours présent dans l’actualité, mais il ne faut pas oublier que la France a longtemps été un marché juteux pour les trafiquants d’art. Enfin à l’époque, on parle plus simplement « d’antiquaire ».

 

La notion même de patrimoine, qui s’est développée au XIXe siècle, n’est pas encore commune et les nécessités économiques ou simplement mercantiles poussent à la vente de toiles, sculptures, objets ou de bâtiments entiers à l’étranger. Les Américains en particulier sont friands d’art gothique. 


Dans notre bon village d’Alan, la fameuse Vache fait des envieux depuis quelques temps. Un marchand d’art parisien souhaite l’acheter pour l’exporter. Les Alanais, attachés à la génisse depuis tant de siècles refusent cependant qu’elle leur soit enlevée. Ils font appel à un riche collectionneur et défenseur du patrimoine, le duc de Trévise, pour qu’il porte l’affaire en haut lieu, c’est-à-dire auprès du ministère de Beaux-Arts et dans les médias.


« Où doit paître la Vache d’Alan » est d’ailleurs le titre d’un de ses articles dans le journal l’Illustration où il fustige la mauvaise gestion du patrimoine et sa fragilité face aux revendeurs.

 

Les habitants ont sauvé la sculpture


L’histoire se termine pour le mieux : une nuit de 1921, les antiquaires tentent de venir enlever la fameuse vache. Réveillés par le bruit des burins, les habitants sonnent le tocsin et chassent les trafiquants. 
De fait, cette anecdote révèle une chose : la notion même de protection du patrimoine n’est pas innée, elle est le fruit de nombreuses années de luttes d’associations, d’habitants de ces villages attachés à leur héritage culturel pour aboutir à des lois de protection efficaces en France. Un long chemin a été parcouru depuis 1921, mais l’ampleur de la tâche pour sauver nos vieilles pierres restent toujours colossal. 


La Sauvegarde de l’Art Français a mené un long travail historique et d’archives pour retracer dans un livre son siècle d’actions et de combats pour le patrimoine. Richement illustré, le livre vous propose de vous replonger dans ces combats d’hier, mais aussi dans nos actions aujourd’hui.

 

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