Parler de la fin de vie et de la mort est un sujet délicat à aborder, encore plus à des adolescents. C’est par le biais du témoignage qu’Alexandra Boux et Marie Hubermont ont décidé de l’aborder dans les écoles où elles enseignent. Elles ont pour cela inviter des bénévoles en soins palliatifs, en particulier Attilio Stajano , bénévole en soins palliatifs à Bruxelles, et auteur de Prends mes mains dans les tiennes. Tous les trois partagent, au micro d’Elisabeth Dehorter, le contenu de ce projet soutenu par la pastorale scolaire dont font également partie Alexandra et Marie.
En mars dernier, Attilio et un autre bénévole, Jacques, ont rencontré une classe de 6ème secondaire de l’Institut des Ursulines de Molenbeek-Saint-Jean, section aide-soignants, avec Marie Hubermont, leur professeur d’histoire-géographie. Les élèves ont été heureux de rencontrer ces deux personnes bénévoles et ont partagé avec simplicité et vérité des expériences de fin de vie vécues dans leur famille ou en stage. Le livre qui sert de support aux échanges, se base sur des rencontres vécues par Attilio Stajano : ce dernier ouvre en quelque sorte au lecteur la chambre d’une personne en soins palliatifs
Au mois de mai, ce sont des classes de 4ème et de 5ème secondaire de l’école Notre-Dame des Champs à Uccle qui accueillaient deux bénévoles. Ce fut l’occasion de réfléchir ensemble, de poser des questions, de manière anonyme, sur la fin de vie, le sens de l’existence, la différence entre l’euthanasie et les soins palliatifs, sur les motivations des bénévoles à rendre ce service d’accompagnement.
Outre le témoignage des bénévoles, ce projet a été rendu possible grâce à des soutiens invisibles : des paroissiens de paroisses voisines ont acheté le livre d’Attilio Stajano à prix d’ami – facilitant ainsi l’achat des livres pour les offrir aux élèves. Les paroissiens se sont engagés également à prier pour les élèves rencontrés à l’occasion de ces rencontres. Devant le succès de ces premières rencontres, ce projet est appelé à se répandre et à se répéter l’année prochaine si les écoles sont motivées. Alexandra et Marie ont déjà reçu des appels dans ce sens.
Le sujet de la fin de vie est peu développé dans les écoles, et répond à un besoin non exprimé : parler de la mort qui nous concerne tous mais que la société actuelle a tendance à effacer de notre quotidien. Tôt ou tard les jeunes sont confrontés dans leur famille à une personne en fin de vie. Entendre une parole à ce sujet avant que l’événement ne se produise, ou pouvoir s’exprimer une fois que l’expérience a été vécue permet d’exprimer ses émotions, d’analyser ce qui est vécu dans les derniers instants et de voir combien accompagner le mourant permet de le regarder avec dignité et amour, telle est la conviction d’Attilio et des bénévoles qui sont venu témoigner dans un cadre bienveillant. Attilio, Alexandra et Marie sont unanimes : parler de la mort n’est pas morbide, c’est appeler à vivre pleinement dès aujourd’hui, à orienter notre vie pour qu’elle ait du sens, à soigner nos relations dès à présent pour vivre le plus sereinement sa propre fin de vie et celle de ceux que l’on aime.
Ce projet peut se faire au sein d’un cours de religion ou d’un autre cours, selon le projet d’établissement. Les personnes intéressées peuvent prendre contact directement avec la pastorale scolaire de Bruxelles et du Brabant wallon.
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