Rouen
Si la République française célèbre Jeanne d'Arc le deuxième dimanche de mai, l'Église catholique la fête le 30 mai, jour anniversaire de sa mort. Cette figure de légende incarne pour nous aujourd'hui la résistance et le combat pour la paix; Mais qui était vraiment Jeanne d'Arc ? En 2020, l'historienne Valérie Toureille dévoilait des éléments nouveaux sur sa vie, 100 ans après sa canonisation.
Dans sa biographie, intitulée sobrement "Jeanne d'Arc" (éd. Perrin 2020), Valérie Toureille apporte de nouveaux éléments sur la vie de "la Pucelle d'Orléans", des éléments qui nous aident à mieux comprendre qui était cette jeune femme aussi célèbre que mystérieuse. Ce sont en effet sur des archives non dépouillées que l'historienne a travaillé. Elle a pu avoir ainsi le sentiment de la découvrir autrement, aussi bien "dans ses relations familiales", "dans son enfance", via son entourage féminin ou encore à travers "les relations particulières qu'elle entretenait avec certains hommes de guerre".
On associe Jeanne d'Arc à la guerre de Cent Ans et au Moyen Âge, période que l'on perçoit comme extrêmement violente. Pour Valérie Toureille, si l'on veut comprendre qui était Jeanne d'Arc (v. 1412-1431) et comment on vivait à son époque, il faut d'abord en finir avec ce "cliché que l'on colle sur le Moyen Âge". Au cours de cette période de 1000 ans, il y a eu "des moments d'extrême tension", convient l'historienne. Mais "la violence que nous connaissons aujourd'hui n'a rien à envier avec la violence du Moyen Âge"... Cette violence est devenait "inacceptable" durant les guerres ; or, "la guerre de Cent Ans a été une épreuve terrible pour les populations civiles, tout particulièrement au XVe siècle".
On dispose aujourd'hui de beaucoup d'éléments sur la vie de Jeanne d'Arc, des sources dont la richesse étonne d'autant plus que l'on parle d'une fille du peuple, même si son père était l'un des notables de son village. Jeanne était issue de la petite bourgeoisie terrienne, dirions-nous aujourd'hui. Une fois que l'on a dit cela, il faut accepter "que certaines choses échappent à la raison", si l'on veut approcher de Jeanne, des choses qui "relèvent de la foi". Au XVe siècle, en effet, on était très "attentif aux signes divins", on croyait volontiers "aux prophéties et aux voix". "Il n'est pas exceptionnel qu'un roi fasse attention à une personne qui se présente comme une prophétesse..."
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