Une rentrée scolaire peut en cacher une autre : la rentrée littéraire bat son plein, et 490 romans vont s’amasser ces jours prochains sur les tables des libraires. Parmi cette manne littéraire, 90 premiers romans et 145 romans étrangers. C’est dire qu’il y en a pour toutes les curiosités ! Que penser de ces deux romans qui font référence à la religion chrétienne ? Faut-il lire le dernier Despentes, annoncé comme l'événement de cette rentrée ? Jour après jour, RCF vous fera découvrir les livres à lire. Nous irons ensemble à la rencontre des auteurs. Et tout de suite, un premier regard sur la rentrée 2022.
Sur RCF, comment ne pas signaler deux livres qui font place à la dimension religieuse. À commencer par "Un miracle", de Victoria Mas (éd. Albin Michel, 224 p., 19,90 €). Comme son titre l’indique, il y a du surnaturel et de la croyance sur cette île de Bretagne qui va focaliser toute l’attention des foules. Le climat se déchaîne, un jeune garçon a des visions, une religieuse se trouve embarquée dans l’histoire… Une ambiance XIXe siècle dans une histoire contemporaine, menée tambour battant.
L’autre livre, c’est celui de Christophe Ono-di-Biot : dans "Trouver refuge" (éd. Gallimard, 416 p., 20 €), l’avenir est sombre, les idéologues au pouvoir, et l’écrivain Sacha en danger prend la fuite. Ce qu’on appelle dystopie – l’avenir imaginé dans une fiction sombre – prend ici des tours philosophiques et spirituels. Il est vrai que le héros trouve refuge – on peut le dire sans tout dévoiler – sur la presqu’île du Mont Athos, en Grèce, un haut lieu du christianisme, où vivent de nombreux moines orthodoxes. La quête personnelle se mêle aux enjeux collectifs : peut-on rester fidèle à ses convictions et à quel prix ?
Il est présenté comme "l’évènement de la rentrée" : "Cher connard", le livre de Virginie Despentes (éd. Grasset, 352 p., 22 €). Évoquant dans un roman épistolaire les turpitudes de la société, l’auteur bouscule ses lecteurs par son style cru, d’une violence contenue et provocatrice. Ceci pour la forme. Quant à l’histoire, elle est davantage le reflet commenté des dérives sociales qu’une fiction romanesque… À lire, pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux et veulent se faire leur propre opinion.
Dans plusieurs romans de cette rentrée littéraire, les sœurs sont à l'honneur. Avec "Les presque sœurs" (éd. Seuil, 256 p., 19 €), Cloé Korman poursuit son exploration de l'enfance. Elle consacre son cinquième roman au sort des enfants juifs sous l'occupation, dont les parents ont été déportés. Parmi eux, des fillettes, qui vont de camps d’internement en foyers d’accueil. Après son essai autobiographique en 2020, "Tu ressembles à une juive", l'écrivaine tente de se rapprocher des cousines de son père assassinées...
Une rentrée littéraire sans un roman d'Amélie Nothomb serait très inhabituel ! Et ce n'est pas la première fois que la romancière prolixe trouve l'inspiration dans son cadre familial. Avec "Le livre des sœurs" (éd. Albin Michel, 198 p., 18,90 €), elle rend hommage à sa grande sœur Juliette. Un amour fusionnel entre deux sœurs est-il possible ? Cette relation est si spéciale et unique.
Auteure de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre, et aussi de romans pour la jeunesse, Marie Nimier explore les liens entre un frère et une sœur, dans "Petite sœur" (éd. Gallimard, 240 p., 19 €). Après la disparition de son frère Mika, Alice consigne les souvenirs de leur enfance.
"Trois sœurs" (éd. L'Iconoclaste, 320 p., 20 €) : le premier roman de Laura Poggioli. Passionnée par la Russie, elle revient sur un fait divers qui a eu lieu en 2018 à Moscou : le meurtre de leur père par trois sœurs. Ce roman sur la violence domestique interroge nos héritages culturels et familiaux.
D’ores et déjà, prenons rendez-vous : chaque semaine, on se retrouve Au Pied de la lettre, avec les écrivains qui font l’actualité littéraire. La cinquième saison de l’émission de Christophe Henning commence avec un beau duo : Valentine Goby nous entraîne dans les montagnes avec "L’île haute" (éd. Actes sud, 288 p., 21,50 €), tout comme Gaëlle Josse avec La nuit des pères (éd. Notabilia, 192p., 16 €). Dans les deux livres, il s’agit de faire face au réel, à la déchirure, à la solitude. La montagne s’impose comme le lieu de l’épreuve et de la révélation, de l’initiation et des liens du sang.
D’autres invités viendront au micro de RCF pour parler de leur livre : Maud Simonnot, Pierre Adrian, Yves Viollier, Russel Banks… La joie se partage, la littérature aussi !
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !