Entre deux trains, pour un rendez-vous amoureux ou avec des amis, il est simple d'avoir le réflexe de se rendre dans un café. Pour quelques minutes, quelques heures, dans des bistrots habituels ou des nouveaux. Pourquoi aimons-nous les cafés ? Est-ce typiquement français ? La romancière Léa Wiazemsky nous livre un Petit éloge des cafés.
Le Grand Café des Négociants à Lyon, le Café de Flore à Paris, ou encore le Café de l'Hôtel de Bourgogne à Mâcon. Si vous avez l’occasion de voyager et de vous balader en France, peut-être avez-vous pris le temps de vous rendre dans un de ces cafés. Des lieux de vie(s) et de rencontres, très appréciés par les citadins comme pour les ruraux. En 2020, les Français déclaraient se rendre 2,1 fois par mois dans un bar, un café ou un bistrot contre 1,8 fois par mois dans un restaurant ou une brasserie, selon une étude Odexa. Comment expliquer cette passion ?
"Depuis mon adolescence, les cafés ont toujours été une seconde maison, un refuge, une planque". C'est par ces mots que Léa Wiazemsky ouvre son Petit éloge des cafés, sorti aux éditions Les Pérégrines, en mars 2024. Pour la romancière, les cafés représentent tant l'enfance que l'adolescence et la vie de jeune adulte : "je traîne dans les cafés depuis mon plus jeune âge. Ma nourrice m'y emmenait bébé avant d'aller au parc. J'y ai beaucoup trainé avec mes parents, mes copines au lycée, et j'ai été serveuse de nombreuses années".
C'est ce qui lui a donné du grain à moudre pour raconter ses histoires de cafés. Notamment parce que ces lieux étaient des planques pour la romancière : "On est nombreux à avoir connu le harcèlement. J'ai été harcelée par une jeune fille, et le café de mes vacances m'ouvrait ses portes pour que je puisse m'y réfugier".
"Le café, c'est le réseau social par excellence". Pour Léa Wiazemsky, dans les cafés, les classes sociales disparaissent complétement. Tout le monde peut venir et tout le monde peut se parler. Pour une rencontre, un rendez-vous galant, entre deux trains ou pour lire un bon bouquin.
Une histoire d'amour menacée par la disparition des cafés en France. Chaque année, près de 6.000 d'entre eux mettent la clé sous la porte, du fait de l'augmentation des prix, ou du non-renouvellement des propriétaires. "C'est terrible ! Aujourd'hui à Paris, je n'ai plus les cafés de ma jeunesse. Ils ont tous fermé", déplore Léa Wiazemsky. "Ce qui intéresse maintenant ceux qui reprennent les bistrots, c'est de faire du chiffre", rajoute la romancière. Alors pendant vos vacances, n'oubliez pas d'aller boire un petit café !
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