Une bourgeoise dont le destin va basculer grâce à une rencontre improbable
Caroline Rémy (1855-1929) est issue d'une petite bourgeoisie assez étriquée. Mais en 1879, elle rencontre Jules Vallès à Bruxelles. Le proscrit de la Commune, déjà passé par Londres, se trouve là en attente d'une amnistie qui devrait lui permettre de regagner Paris. Cette rencontre va profondément marquer Caroline. Elle l'introduit dans des milieux qui lui sont inconnus : le journalisme et le socialisme. Désormais, Jules Vallès sera pour elle un mentor, un ami et un père. A partir de ce moment-là, sa plume ardente, vibrante et infatigable ne cessera plus de défendre les plus fragiles sous différents pseudonymes : Séverin, Séverine, Renée, Jacqueline.
A Paris, avec Vallès, elle reprend « Le Cri du peuple » qu'elle dirigera après sa mort. Elle est la première femme à diriger un quotidien national et à vivre de sa plume. Elle écrit aussi des articles dans de nombreux autres journaux ex « La Fronde », journal composé et rédigé par des femmes. Certains de ces journaux sont loin de ses convictions ex « Le Gaulois » journal monarchiste, mais il lui permet d'alimenter des souscriptions pour aider les plus fragiles.
Elle défend les femmes, les mineurs, les ouvriers … Et pour mieux dénoncer les injustices, elle va être une des premières à pratiquer un journalisme d'immersion en partageant leur quotidien.
Elle est de tous les combats de son époque : l'affaire Dreyfus, le droit à l'avortement, le droit de vote des femmes ...
Son style vibrant et percutant en font une journaliste d'exception qui ne se laisse enfermer dans aucune chapelle. Elle est « pour une liberté sans rivage » comme dit Vallès. Ses textes d'une modernité surprenante ne peuvent-ils pas être une référence pour le journalisme d'aujourd'hui ?
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