Le film de la semaine, c'est "En corps" de Cédric Klapisch. L'histoire d'une danseuse étoile qui va devoir arrêter la danse à la suite d'une blessure.
Ce film, c'est l’histoire d’Elise, une jeune danseuse classique, qui se tord la cheville lors du final de La Bayadère, après avoir surpris son amoureux en coulisses en train d’embrasser une autre danseuse du corps de ballet. C’est la première scène du film, c’est extraordinaire, un prologue qui dure 15’, sans paroles, et où tout est exprimé uniquement par les corps. Et qui justifie d’emblée le titre.
A la fois de la danse et du cinéma purs, presque un retour au cinéma des premiers temps -la couleur en plus !-, où la narration passe uniquement par les entrées et les sorties des personnages dans les plans, et par les expressions sur leurs visages, marqués par une lumière très travaillée.
Depuis "Le Péril Jeune", c’est un réalisateur qui capte bien la jeunesse contemporaine. Son dernier film, "Deux Moi", était une romance parisienne d’aujourd’hui très réussie. Avant il a tourné "L’Auberge espagnole", "Les Poupées russes", "Chacun cherche son chat". Dans tous ses films, il sait faire cohabiter la vitalité, la légèreté, avec les doutes et les fragilités des jeunes trentenaires. Ici c’est Elise qui va devoir apprendre à se reconstruire après sa blessure, à trouver un nouveau sens à sa vie. C’est fait sans mièvrerie et au contraire avec beaucoup d’humour.
Il a un vrai sens du casting et de la direction d’acteurs. Il a fait débuter Romain Duris. Elise est interprétée par une danseuse étoile de l’Opéra de Paris, qui est très convaincante et naturelle à la fois On retrouve deux des acteurs fétiches : Pio Marmaï et François Civil, toujours aussi drôles. Le premier en chef gastronome passionné par son art mais en même temps totalement primaire et terre à terre, qui rompt totalement avec l’univers de la danse qui est le sujet principal du film. Le second joue le rôle d’un kiné qui plane totalement !
A partir de tout ça, Klapisch tresse une intrigue romantique et familiale, un beau parcours de renaissance personnelle doublé d’une réflexion assez profonde sur le rôle de la danse dans ce qui constitue notre humanité. Il s’appuie sur le travail du chorégraphe Hofesh Schechter qui joue son propre rôle, avec des scènes de danse moderne formidables.
Ce film de Renato Castellani vient d’être numérisé et qui ressort dans quelques salles pour l’instant grâce aux Films du Camélia. C’est à mi-chemin entre la comédie italienne et le néo-réalisme social. L’histoire d’un jeune homme pauvre à la sortie de la guerre prêt à tout pour gagner la main de celle qu’il aime. C’est charmant, plein de fantaisie et en même temps André Bazin, grand critique catholique de cinéma, en parlait comme du "réquisitoire le plus impitoyable sur la misère rurale italienne" de l’époque.
Le film est sorti en 1952, il a reçu la Palme d’or du Festival de Cannes et il est le premier à avoir reçu aussi le prix du jury OCIC, ancêtre du Prix du Jury œcuménique, avec la motivation suivante : "Par son inspiration et sa qualité, ce film contribue au progrès spirituel et au développement des valeurs humaines".
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