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The Fabelmans au cinéma : John Williams, Steven Spielberg, un duo en or

RCF, le 23 février 2023 - Modifié le 17 juillet 2023
La Symphonie du cinémaSteven Spielberg, le fabuliste merveilleux

Depuis près de 50 ans, leurs deux noms sont indissociables et forment un tandem magique, une complicité mimétique, une alchimie rare, mondialement reconnue. Sans doute l’une des plus grandes collaborations de tous les temps entre un réalisateur et son compositeur en attestent des succès comme Les Dents de la mer, Les Aventuriers de l’arche perdue ou E.T. La démonstration en 7 exemples.

© Wikimedia Commons. Steven Spielberg et John Williams, inséparables depuis près de 50 ans. © Wikimedia Commons. Steven Spielberg et John Williams, inséparables depuis près de 50 ans.

Pour son trente-sixième long-métrage, sur les écrans depuis le 22 février, Steven Spielberg se plonge dans sa propre enfance. Largement autobiographique, The Fabelmans évoque la passion pour le cinéma d'un jeune enfant d'Arizona dans les années 1950. A la baguette, John Williams compose une bande originale sensible et très méditative.

 

"The Fabelmans" : 2023, la 29e collaboration

 


Pour la première fois, Steven Spielberg, qui a fêté ses 76 ans, le 18 décembre, se raconte et évoque sa passion précoce pour le cinéma et le désir, déjà, d’être réalisateur. Annoncé comme l’un des films les plus attendus de l'année 2023, The Fabelmans n’a pas tardé à rafler des récompenses avec pas plus tard que le mois dernier le Golden Globes du meilleur film et de la meilleure réalisation. Et comme à l’accoutumée, John Williams signe le score du film, un score très enveloppant. La complicité entre Steven Spielberg et son compositeur fétiche ne date pas d’hier. Elle démarrait, il y a presque 50 ans, en 1974, pour une comédie dramatique intitulée Sugarland Express avec dans les rôles principaux Goldie Hawn et William Atherton.    

 

"Sugarland Express" : 1974, le premier film

 


Sugarland Express marque la première collaboration en 1974 entre Steven Spielberg, tout juste 30 ans, et John Williams qui est âgé de 44 ans. Ce dernier est déjà célèbre et a obtenu en 1972 l’Oscar de la meilleure partition de chansons et adaptation musicale pour Un Violon sur le toit, de Norman Jewison. John Williams a aussi signé plus d’une trentaine de bandes originales notamment pour William Wyler, Don Siegel, Gene Kelly ou encore Robert Altman lorsque Steven Spielberg, séduit par son travail innovant, le sollicite pour ce qui constitue à proprement dit son premier long-métrage, Duel, réalisé trois ans plus tôt, n’étant qu’une adaptation au cinéma d’un téléfilm. Sugarland Express va marquer le début d'une association tant professionnelle qu’amicale extrêmement riche et exceptionnelle dans l’histoire du 7e art. A ce jour, John Williams a écrit depuis 1974 la musique de presque tous les films de Steven Spielberg à l'exception de quatre : La Couleur pourpre, Le Pont des espions, Ready Player One et West Side story.

 

« Beaucoup de films que j'ai réalisés auraient probablement tout aussi bien fonctionné il y a 50 ans, et c'est juste parce que j'ai beaucoup de valeurs à l'ancienne »

Steven Spielberg

 

"Les Dents de la mer " : le premier grand succès en 1975

 

 

Jaws, « mâchoires » en anglais ou si vous préférez Les Dents de la mer dans son titre en français fut, osons-le dire, un choc à sa sortie en 1975. Aux confins du film d’horreur et de suspense, ce thriller glaçant, prenant pour sujet un immense requin blanc mangeur d’hommes, permet à John Williams de conquérir son deuxième Oscar de la meilleure musique de film. Le New-Yorkais devient un compositeur de premier plan qui va connaître aussi, en cette fin des années 70, deux autres colossaux succès en dehors de Steven Spielberg : le premier en 1977 avec le Star Wars de George Lucas, et le deuxième avec Superman. Deux thèmes symphoniques assez proches au demeurant, très orchestraux et correspondant à l’humeur d’un John Williams alors en plein dans sa période classique.

 

"Les Aventuriers de l'arche perdue" en 1981 : un thème qu'on n'oublie pas

 



Un tube tient souvent du génie mais aussi parfois d’un enchaînement d’événements comme en ce début des années 80 lorsque Steven Spielberg suggère à son ami et compagnon de travail John Wiliams de combiner les deux motifs musicaux qu’il lui présente pour le thème principal des Aventuriers de l’arche perdue. Ils sont sensés incarner à l’image le personnage d’Indiana Jones, joué par Harrison Ford.  Cela donnera la Raiders March ou Marche des aventuriers et ses arrangements brillantissimes sans oublier le solo de trompette triomphant très williamsien. Cette fois, George Lucas coécrit le scénario et produit ce premier volet des Aventuriers de l’arche perdue qui en comptera cinq en 2023 avec la sortie d’un nouvel opus attendu en principe cet été. Le film est nommé neuf fois aux Oscars en 1982 et en remporte cinq dont celui des meilleurs effets sonores.

 

"E.T. l'extraterrestre" : un chef-d'oeuvre absolu en 1982

 



Sorti aux Etats-Unis, le 11 juin 1982 et quelques mois plus tard, le 1er décembre en France, E.T. l’extra-terrestre rencontre un succès immédiat, dépassant Star Wars : Un nouvel espoir pour devenir le film le plus rentable de tous les temps. Un record qu'il détiendra pendant onze ans jusqu'à Jurassic Park, un autre film de Steven Spielberg. Sur une base de science-fiction, thème cher à Spielberg, E.T. filme l’enfance confrontée à la différence et à l’inconnue. John Williams compose un thème principal plein de candeur aux accents féeriques qui s’aventure vers les opérettes de Broadway. Une véritable pièce d’orfèvrerie orchestrale dynamique à souhait dont la mélodie imprime d’emblée. Un moment de tendresse et de magie qui monte crescendo avant qu’il ne s’échappe comme son jeune héros, Elliott, et son nouvel ami, venu d’une autre planète.

 


« Dès que John s’assoit au piano, c’est son film, c’est sa musique »

Steven Spielberg

 

"La Liste de Schindler" en 1993 : une BO bouleversante

 


Steven Spielberg ne s’est jamais laissé enfermer dans un style. Toutefois, deux genres dominent chez lui quand on regarde sa filmographie, à savoir la science-fiction qu’il explore dès Firelight, son premier film en 1964, et le film historique. Et parmi ce dernier thème, un sous-genre occupe une place prépondérante en l’occurrence la période des années 40 et de la Seconde Guerre mondiale qui sert de cadre chronologique à des  films comme 1941, L’Empire du soleil,  Il faut sauver le soldat Ryan ou encore La Liste de Schindler en 1993, couronné par sept Oscars dont celui de meilleur réalisateur pour Steven Spielberg et de la meilleure musique pour John Williams. Un John Williams très inspiré encore une fois qui délaisse ses motifs musicaux habituels pour composer une musique pensée comme un symbole de l'espoir et un hommage à la tradition musicale juive. 

 

"Lincoln" en 2012 : le rendez-vous avec l'histoire américaine

 



En 2012, Steven Spielberg s’intéresse à la figure d’Abraham Lincoln, président américain resté célèbre pour avoir aboli l’esclavage aux Etats-Unis qui mit fin à la Guerre de Sécession. Maintes fois repoussé, le film sort en 2012 et vaut pour la performance de Daniel Day-Lewis qui remporte l’année suivante l’Oscar du meilleur acteur. Ce film au sujet fort est habillé par une bande-son tout aussi émouvante du maître John Williams. Adaptée ici de manière efficace pour la scène et les concerts, l'étonnante profondeur et la gamme de sa musique est tantôt poignante et discrète, tantôt fougueuse et dynamique.

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