Le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) Hauts-de-France a pour mission première de préserver les 18 000 hectares d’espaces naturels de la région. Réchauffement climatique oblige, les enjeux se multiplient.
« Quand je suis né il y a 50 ans, je n’aurais jamais pensé avoir des alertes sécheresses aussi régulières comme aujourd’hui. » réalise Vincent Santune, directeur du Conservatoire d’espaces naturels (CEN) Hauts-de-France. Sécheresse mais aussi canicule récurrente ou encore disparition d’espèces sont devenues des réalités dans la région. « Il y a non seulement le changement climatique dont on ressent directement l’impact, mais il y aussi tout ce qui se passe en silence. En 40 ans, 10% des plantes indigènes régionales ont disparu. » précise le directeur.
« On reste les parents pauvres des politiques publiques »
10 millions d’euros c’est le budget alloué au CEN pour préserver les 18 000 hectares d’espaces naturels des Hauts-de-France. « On reste les parents pauvres des politiques publiques. En comparaison, le budget pour les jardins du Luxembourg — qui représentent 25 hectares — est de 11 millions d’euros » affirme Vincent Santune. Cette enveloppe permet tout de même à l’association d’agir. Ainsi grâce à un partenariat avec le camp militaire de Sissonne (Aisne), cet espace est devenu l’endroit où l’on trouve le plus de papillons de jour dans les Hauts-de-France. Le CEN peut aussi se réjouir d’autres victoires : le castor est en train de revenir dans la région.
La nature, une variable d’ajustement ?
Régulièrement, le CEN est concerté en tant que garant de l’espace naturel. «Lors de projets urbains, on a encore parfois du mal à prendre en compte la conservation du milieu naturel » reconnait le directeur. C’est le cas pour le projet du Canal Seine-Nord, qui reliera Compiègne (Oise) à Aubencheul-au-Bac (Nord). Certes, ce dernier évitera 180 poids-lourds pour chaque passage de péniche, mais consommera beaucoup d’eau et aura de nombreux impacts sur la biodiversité. « Nous agissons dans ce projet comme lanceurs d’alerte afin de relever des points de vigilance sur les milieux naturels concernés » précise Vincent Santune.
Devenir « sentinelles de la nature »
« Prendre soin de la nature, c’est l’avenir de l’espèce humaine. Chaque citoyen peut y contribuer à son échelle personnelle ou via les associations régionales » rappelle le directeur. Il est possible de devenir bénévole au sein du CEN pour aider la préservation de la nature des Hauts-de-France via leur site internet. Mais devenir « sentinelles de la nature » commence aussi dans son jardin : en laissant par exemple des zones de refuge pour la biodiversité.
Retrouvez ci-dessus Vincent Santune, directeur du Conservatoire d’espaces naturels (CEN) Hauts-de-France, dans le podcast « 2022, année clé dans le réchauffement climatique de la région » dans l’émission Commune Planète Hauts de France.
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