Dans la nature, il n'y a pas que le chant des oiseaux ou le bruit du torrent... Il y a aussi le crépitement des plantes et les sonorités futuristes du glacier. Chaque activité biologique émet un son. C'est le privilège de l'audio-naturaliste que de les entendre. Marc Namblard nous invite à redécouvrir la nature. Il nous entraîne dans un voyage fascinant !
"Je suis un passionné des sons mais aussi de la nature." Marc Namblard a trouvé le métier qui lui permet de combiner ses deux centres d’intérêts. Certains le désignent parfois comme un "chasseur de sons". Pourtant, il n'a pas de fusil avec lui pendant ses promenades en forêt, mais des micros. Le terme sonne selon lui "un peu prédateur et agressif". Les audio-naturalistes veillent à être les moins intrusifs possible, et leur travail se fait dans le respect des animaux et de la nature. Pour cela, il faut bien connaître l’éthologie et les plantes, en plus d’avoir d’importantes notions techniques.
Être audio-naturaliste est aussi un loisir. Auteur du livre "À l’écoute du vivant" (éd. Bayard), Marc Namblard invite son lecteur à passer du temps dans la nature et à ouvrir ses oreilles. Pour lui, prendre le temps d’écouter ce que la nature a à dire est source de nombreux bienfaits. En plus d’apaiser, cela enseigne la patience, le sens de l’écoute, l’observation. L’audio-naturaliste a fait de l’écoute sa meilleure alliée, mais tous ses sens sont en éveil.
"Pendant le confinement c’était exceptionnel ! Il y avait très peu de nuisances d’engins motorisés." Ses enregistrements sont alors "très peu parasités par la présence humaine". Mais cela devient de plus en plus rare en France. Pour approcher les animaux, il faut donc faire preuve d'une grande discrétion, ceux-ci ayant pris l’habitude de fuir la présence de l’homme. Marc Namblard énumère trois façons d’approcher un animal : l’approche directe, sans se cacher ; la technique à l'affût, qui consiste à patienter dans un poste. La troisième technique consiste à laisser du matériel enregistrer, sans présence humaine.
La glace émet des sons curieusement futuristes
Tous les sons produits par des entités vivantes intéressent l'audio-naturaliste. Les animaux, les plantes ou les cours d'eau disent des choses. "On veut les partager, les valoriser. Parfois dans un contexte différent." Marc Namblard travaille en effet avec des cinéastes ou des compositeurs de musique qui s’approprient ses sons pour en faire quelque chose de différent.
"Les oiseaux sont les véritables champions !" s’enthousiasme l’intervenant. Chaque espèce a un répertoire de chants et de cris. Les sons émis impressionnent par leur vitesse : "Le troglodyte mignon émet 12 notes à la seconde !" L'audio-naturaliste explique aussi que les oiseaux ont des accents et ne communiquent pas de la même manière en fonction des régions. Ces singularités, chez tous les animaux, se transmettent de génération en génération.
Les plantes crépitent quand elles libèrent leurs graines. Elles ont le pouvoir d’entendre des cours d’eau et de diriger leurs racines vers la source. La glace, elle, émet des sons curieusement futuristes. Chaque activité biologique libère des sons. Les écouter, c'est apprendre de la nature. Marc Namblard le fait depuis qu'il est enfant. "Je ne cesse d'être surpris par la nature”, souligne-t-il. Récemment, pour un travail avec le photographe Vincent Meunier, il a réussi à enregistrer un lynx. Dans son livre, il propose de flasher des QR-codes pour écouter son travail.
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