Familles monoparentales : un soutien essentiel aux mamans solos
En partenariat avec LE SECOURS CATHOLIQUE-CARITAS FRANCE
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Quand on vit loin de sa famille, comment ne pas sombrer dans la solitude ? Quelles sont les conséquences morales et psychologiques de l’éloignement ? Les témoignages recueillis par Anne Kerléo à la Halte de parents de Marseille, montrent combien l’éloignement de la famille peut être difficile à vivre. Mais il existe des moyens pour, petit à petit, construire des liens et tenter d’atténuer la douleur.
Avec sa famille restée en Algérie, Kheira est en contact chaque jour ou presque, par internet. Mère de trois enfants, elle vit depuis sept ans en France avec son mari et son beau-père. Mais leur présence ne comble pas l’absence d’une mère, d’une tante, d’une sœur… "La solitude c’est un sentiment très très douloureux et très sensible", confie-telle avec émotion. "On veut crier la tante, la copine la sœur, qu’on n’a pas. On veut l’avoir ici !" Pour elle, rien ne remplace le contact physique pour dire à l’autre qu’on l’aime.
Parfois, il n’est pas besoin de vivre loin des siens pour voir les liens se distendre. Sonia, mère d’une fille de 12 ans, vit dans la même ville que sa famille. "Je me sens isolée, je me suis sentie longtemps très seule, même si j’ai de la famille dans la même ville, je suis seule." Elle parle même d’un sentiment de "gouffre". De l’amertume dans la voix, elle confie sa tristesse : "On ne discute pas, on s’envoie des messages pour les fêtes, on se voit à Noël mais ça reste très en surface… Quand j’ai rencontré des difficultés, ils ont préféré ne pas savoir alors qu’ils avaient que j’étais en galère. Je ne me sens pas soutenue, donc ça sert à rien, c’est plus des déceptions qu’autre chose."
Depuis plus de 10 ans, Sonia fréquente la Halte des Parents de Marseille. Elle y a trouvé comme une famille, c’est-à-dire des gens qui se préoccupent de savoir si elle et sa fille vont bien. "Ma fille a des tatas, elle a des copines... Je rôle de la famille c’est des gens qui se soucient de toi."
La Halte des parents, c’est ce qui a presque inversé le cours des choses dans la vie de Sabia. Avant, elle ne voulait pas s’attacher aux habitants de sa ville car elle pensait repartir. Cette maman d’une petite Maïssan, 9 ans, a "mis trois ans à accepter d’être à Marseille". Désormais, grâce à la Halte des Parents, où elle a "trouvé une famille", elle a noué de tels liens qu’il serait difficile de revenir dans son pays d’origine…
Le lien, dit-elle, c’est ce qui se fait "avec le temps", ce sont "des petits détails, des petits moments chez les uns, chez les autres". Et les enfants aident beaucoup les adultes à se rapprocher entre eux ! À la Halte des parents, "même si on est de différentes cultures on se rejoint dans beaucoup de choses para rapport à la parentalité, l’éducation de nos enfants, etc."
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