Le pape François leur a confié une mission : que tous les pays du monde soient représentés aux JMJ de Lisbonne. Depuis quatre ans, 600 volontaires travaillent pour faire venir des jeunes des quatre coins du monde. Un défi de taille car ce n'est pas toujours l'argent qui empêche de participer aux Journées mondiales de la jeunesse. Parfois ce sont aussi des questions politiques...
Les JMJ, c’est l’un des plus grands rassemblements du monde. Celles de Cracovie en 2016 - les dernières qui ont eu lieu en Europe - avaient rassemblé 3 millions de personnes pour la grande messe finale. Le record à ce jour inégalé reste Manille en 1995 avec 5 millions de personnes réunies autour de Jean-Paul II. Et pourtant, l’Église n'a pas de "professionnels des JMJ". Elle sollicite les bonnes volontés. Philippe Lansac est allé les rencontrer au COL, le comité d'organisation local, à Lisbonne.
LES JMJ DE LISBONNE, UN ÉVÉNEMENT À SUIVRE EN DIRECT SUR RCF
Proposées par l'Église catholique, les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) rassemblent plus d’un million de jeunes du monde entier. Près de 40.000 Français sont attendus du 1er au 6 août à Lisbonne, c'est la troisième plus grosse délégation. RCF, avec Radio Notre-Dame, se mobilise pour vous faire vivre ces temps de prière, de fête et de partage.
600 personnes travaillent depuis quatre ans sur l’organisation des JMJ de Lisbonne. "Il y a beaucoup de défis, admet Pedro Ary, volontaire puis salarié en charge de l'accueil des jeunes français, mais on a aussi beaucoup de miracles, des petits miracles qu’il faut savoir lire, remercier et comprendre…" Comme par exemple, l’arrivée de volontaires qui ont "exactement le profil dont on avait besoin !"
Des volontaires, il en arrive en effet de tous les coins du monde au COL, installé dans la zone portuaire de Lisbonne, près du Tage. Une véritable mosaïque de cultures. "On doit être une centaine de nationalités", décrit Pedro Ary, qui voit arriver depuis octobre les volontaires internationaux long terme. Logés dans des familles ou dans des congrégations, "ils viennent ici donner de leur temps, n’ont pas de salaire, une carte de transport en commun et pas beaucoup plus !" Le jeune portugais se dit "touché" de voir la confiance de ces jeunes. "Une de mes collègues allemandes vient passer sa première expérience en dehors de chez elle", raconte Pedro Ary. Une autre est venue des Philippines, "elle a littéralement traversé le monde tenir pour venir ! Ça nous donne conscience de notre responsabilité..."
"Notre équipe a un défi direct donné par le pape, c’est de ramener une personne, idéalement deux et donc une communauté, de tous les pays du monde !" Cela fait donc plus de trois ans que les Pedro Ary et ses collaborateurs mettent tout en œuvre pour relever ce défi lancé par le chef de l’Église catholique. "On n’est pas encore tout à faire d’accord [sur le nombre de pays] parce que qu’est-ce qu’un pays ?" Leur fierté, c’est qu’aux JMJ de Lisbonne seront représentés tous les pays d'Océanie, "ce qui n’est pas arrivé depuis les JMJ de Sydney", en 2008. Le fruit d’un "gros travail qu’on fait beaucoup avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande".
Avec un brin de malice, Pedro Ary se justifie : "On est une quarantaine de jeunes plus ou moins jeunes mais la plupart en dessous de 30 ans, un peu ingénus, et du coup on arrive à faire bouger le monde un tout, tout petit peu !" Autre petite victoire : la participation des îles de São Tomé-et-Principe, dans le golfe de Guinée, qui est "quelque chose comme 50 fois supérieure à sa participation normale dans les JMJ !" Et le pays envoie plus de volontaires que la France, qui figure parmi les trois plus importantes délégations...
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Mais préparer les JMJ c’est aussi être confronté à des réalités parfois difficiles. "Personne n’est professionnel des JMJ donc on apprend en faisant." On apprend par exemple que "l’argent c’est des fois un problème mais souvent ce n’est pas l’argent le problème", explique Pedro Ary. Que dans certains pays où la liberté religieuse n’est pas respectée, c’est la situation politique qui interdit d’être catholique et de se rendre aux JMJ.
Faire venir des jeunes aux JMJ c’est aussi parfois encourager l’immigration. "On sait que ces grands moments où les jeunes voyagent et se rencontrent c’est aussi des fois une opportunité pour chercher une vie meilleure loin de chez eux. Et donc c’est toute une gymnastique, j’ai envie de dire, d’essayer de comprendre avec l’Église locale comment est-ce qu’on peut faire pour que ce ne soit pas un empêchement mais pour que les jeunes puissent quand même venir."
On a vraiment envie que les pèlerins rencontrent Jésus !
À quelques jours de l’ouverture officielle des JMJ, on règle les derniers détails et anticipe les crises. Mais c’est aussi la ferveur qui monte. "J’aimerais vraiment que chaque jeune se soit senti invité", confie Angélique Bouriez. À 23 ans, cette Française a su convaincre son école pour effectuer son stage de fin d’études au COL, en tant que volontaire. "J’avais vraiment envie de donner une année pour Dieu, d’être au service de l’Église, d’avoir quelque chose d’un peu radical…"
Sa mission : organiser "la cité de la joie". Un espace situé au cœur de Lisbonne, dans le jardin de la Tour de Belem, qui comprendra une exposition vocationnelle avec des stands de plus de 150 congrégations. De l’autre côté du parc, 150 confessionnaux seront installés. Et entre les deux, une grande chapelle. La Cité de la joie relie symboliquement vocation et réconciliation, avec, au cœur, la prière. Angélique Bouriez formule un vœu : "On a vraiment envie que les que les pèlerins rencontrent Jésus !"
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