La première école de la deuxième chance fête ses 25 ans à Marseille

Le site historique de l'Ecole de la deuxième chance se situe dans les quartiers Nord de Marseille, plus précisément à Saint Louis, un quartier populaire.  L'école y est implanté en 1998, inspirée d’une idée d Édith Cresson quand elle était commissaire européenne. A l’époque, 24 jeunes commencent la formation. Aujourd’hui, ils sont près de 1000 par an à y suivre un cursus.

 

Première étape à l'arrivée à l'école: déterminer un projet professionnel. L'E2C va ensuite proposer aux élèves un cursus personnalisé, professionnalisant avec des stages, et une pédagogie différente.

 

L'objectif de l'école, c'est de trouver le métier futur qu'ils veulent faire, ou bien de leur donner envie, de le redonner un cadre, pour retourner à l'école ( Andrée Benedetti, enseignante du numérique à l école de la deuxième chance de Marseille)

 

L'école s'adresse au 16-25 ans avec des profils divers: jeunes décrocheurs, jeunes mal orientés, mais aussi des jeunes qui cherchent à préparer des concours, trouver un contrat d'apprentissage, obtenir un emploi, intégrer une formation pour adulte ou bien dans le supérieur (Université ou BTS).

 

Un programme sur mesure pour chaque élève

 

Les cours reprennent le socle principal avec le français, les maths mais aussi des compétences plus concrètes: comment réaliser un CV ou une lettre de motivation ou encore comment répondre en entretien d'embauche.

 

Parmi les jeunes en formation, William, 21 ans, s’ennuyait un peu en BTS comptabilité. Un ami l'a convaincu de venir à l’école de la deuxième chance, et il y prépare désormais les concours pour entrer dans l’Armée de terre:

 

Je suis venu avec un projet, ils m'ont dit pour atteindre tes objectifs, ils faut ci, çà et ça, ils ont été très clairs, très transparents avec moi.

 

Toufik, 23 ans, prépare la même formation, et pour lui, cette école est vraiment différente: 

 

Ici, on n'a pas l'impression d'être dans une école. On sent qu'on est dans un monde adulte et professionnel.

 

Dans un autre genre, Sabrina prépare une formation pour devenir hôtesse de l’air. Âgée de seulement 18 ans, elle a aussi décidé de repasser son bac en même temps. Dans cet école, elle se sent plus à sa place :

 

Il y a beaucoup plus d'entraide, comparé à une classe où le professeur ne nous écoutait pas forcément. Je me sens beaucoup plus à l'aise, et beaucoup plus ouverte, avant j'étais très timide et j'avais beaucoup de problèmes par rapport aux autres, mais là ça va! 

L'enjeu de se faire connaître

Pour recruter ces jeunes, l'école est clairement proactive, selon Christelle Lebrun, la responsable sourcing:

 

Il y a de nombreuses sources :  le partenariat avec la mission pôle emploi, le bouche à oreille ou le travail de l'équipe sourcing qui vise à nous faire connaître.

L'Ecole de la deuxième chance anime une information collective toutes les semaines. Un jeune peut d'ailleurs rejoindre l’Ecole de la deuxième chance à tout moment. Les inscriptions y sont possibles toute l’année.

 

Andrée Benedetti nous confie ce qui est le plus joyeux pour elle dans son rôle d’enseignante :

 

La plus grande réussite, c'est lorsqu'on a des jeunes qui sortent avec un emploi ou qui retournent à l'école, et qui reviennent nous voir. Ils sont plein de reconnaissance, c'est ça qui est joli, et pourtant on leur en fait voir de toutes les couleurs! 

 

L’école marseillaise s’est également étendue depuis 10 ans, avec une petite antenne à Miramas depuis 2013 et un autre site dans les quartiers sud de Marseille depuis 2019.