Du 22 au 24 septembre 2021 se tient l’université des communicants en Église (UCE), sur le thème : "Communiquer l’espérance". Mais quand l’Église communique, de quoi parle-t-elle ? De conférence de presse ou d’évangélisation ? Institution souvent vue comme vieillotte et dépassée, peut-elle s’appuyer sur des techniques de com' pour renouveler son image comme n’importe quelle institution ? Ce qui constitue le cœur de la foi relève-t-il de la communication et des stratégies qu’elle impose, élaborées dans des agences, pensées comme des slogans ?
Les universités des communicants en Église (UCE) sont nées de l’initiative du Conseil des évêques pour la communication en 2019. "L’objectif est d’abord de rassembler tous ceux qui participent à la communication de l’Église et dans l’Église, et de travailler ensemble, d’échanger nos expériences, de nous enrichir." Cette année, le fil directeur de la rencontre est l’espérance, d’après le verset de saint Paul : "L’espérance ne déçoit point, parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné." (Rm 5,5)
250 professionnels et bénévoles des services de communication des diocèses, des mouvements d’Église et des congrégations religieuses sont donc attendus à Lisieux pour la deuxième UCE. "Au monde qui n’attend plus rien de l’Église ou plutôt qui attend tellement sans le savoir, aux cœurs endurcis, aux intelligences en révolte nous adressons un message et un chant d’espérance", écrivait Mgr François Touvet dans sa présentation de la prochaine UCE. Mais quand l’Église parle de communication, s’agit-il d’évangéliser ou de promouvoir l’institution ? "Nous n’avons rien à vendre, explique Mgr Touvet, l’Église cherche à être vraiment présente, le cœur de son être c’est de communiquer."
"Tout baptisé a la liberté de parler, de s’exprimer, et tout particulièrement quand il assume une responsabilité, une mission particulière dans l’Église." Mais, comme le précise Mgr Touvet, il s’agit également de "faire la différence entre la parole à titre vraiment personnel et celle qui engage toute l’institution, toute l’Église, de façon à maintenir la communion dans l’Église". Chaque diocèse compte actuellement un délégué pour l’information et la communication. Et depuis le 1er septembre, la Conférence des évêques de France (CEF) a une nouvelle directrice de la communication, Karine Dalle.
Mais à l’heure où, sur internet, chacun peut s’exprimer librement, la question de la parole institutionnelle se pose de façon plus aigüe. Où finit la communion et où commence ce que l’on appelle parfois la langue de buis, ou une manière de communiquer un peu univoque, qui ne laisse pas trop de place au débat ? "Lorsqu’on s’exprime nous devons à la fois le faire avec notre liberté de parole, et en même temps essayer de veiller à servir le message de l’Église en évitant des dissonances trop importantes", répond Mgr Touvet.
Internet bouscule la communication de l'Église. "Autrefois, un curé de paroisse, il écrivait dans son petit bulletin paroissial et ça se limitait à cela, l’évêque parlait pour son diocèse, etc." Aujourd'hui, on peut s'adresser à tous, "il n'y a plus de frontières", ajoute Mgr Touvet. D'ailleurs, on l'a vu lors des périodes de confinement, l’Église s’appuie de plus en plus sur le web pour communiquer.
"Il y a encore beaucoup de choses à construire", selon Amarù Cazenave. Il note que l’évangélisation "est un peu plus inexistante" dans la communication de l'Église, selon le fondateur de Jesus Box. Et ce contrairement au denier du culte ou aux vocations, précise-t-il. L'évangélisation, c’est là où, précisément, "elle n’a rien à gagner".
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