Vitrobio, entreprise familiale basée à Issoire, vient d’installer une nouvelle ligne de production. Le but ? Être plus efficace et continuer de faire face aux grands groupes mondiaux. Pourtant, son activité est aujourd’hui menacée par une réglementation européenne. Explications.
L'histoire de Vitrobio a tout d'une success story à l'auvergnate. Elle débute en 1994 avec le père, Ravi Shrivastava, un docteur en pharmacologie qui développe un procédé innovant : une technologie de dispositifs médicaux basée sur des polymères naturels incorporés dans un film de glycérol. En termes plus simples, cette technologie permet au traitement que vous utilisez en cas de rhume, rhinosinusite ou autre d'agir sur plusieurs facteurs de la maladie.
Une technologie mise au service de nombreux partenaires comme Sanofi, UPSA, ou plus récemment Puressentiel sous marque blanche.
Depuis, le relais a été passé à Rémi, qui a pris la suite de son père. À la tête de ce groupe de plus de 20 salariés, il compte bien continuer à faire grandir cette "pépite", comme l’indique la conseillère régionale Florence Dubessy lors d'une visite sur place. Cette visite a inauguré une nouvelle ligne de production, un outil industriel ayant bénéficié du plan de relocalisation de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, à hauteur de 200 000 €.
"Aujourd'hui, pour rester concurrentiels, il nous faut réduire les coûts de production. Cette nouvelle ligne de production nous permet d'optimiser et de conserver la fabrication de nos produits ici, sans avoir à délocaliser ailleurs." précise Rémi Shrivastava.
Mais l'entreprise issoirienne ne compte pas s'arrêter là ! Son président annonce également l'acquisition d'un terrain à proximité pour construire de nouveaux locaux, dans le but de rationaliser l'organisation.
Sous la menace d'une réglementation européenne
L'histoire est belle... Mais aujourd'hui, Vitrobio et de nombreuses entreprises du secteur pharmaceutique se voient menacées. Pourquoi ? Par trois lettres : MDR, pour Medical Devices Regulation en anglais. Cette réglementation européenne vise à faire certifier chaque dispositif médical, quel qu’il soit. "En France, l'État a privatisé la certification, et elle coûte excessivement cher. Les contrôleurs adoptent une logique financière. Beaucoup de produits sont en train de disparaître du marché et sont remplacés par des produits chinois !"
Cette régulation devrait entrer en vigueur en 2025. La conséquence pour Vitrobio est l’arrêt de son activité recherche et développement actuellement.
Dans ce contexte inquiétant, Rémi Shrivastava peut tout de même s'enorgueillir d'avoir récemment fait certifier 22 de ses produits. Bien que chaque produit doive en principe être validé individuellement par les contrôleurs, tous reposent sur la même technologie, ce qui a facilité le processus.
Cette avancée a notamment permis de renforcer le partenariat avec Puressentiel, essentiel pour une entreprise dont 70 % du chiffre d'affaires est réalisé à l'international.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !