Fini les titres-restaurant en supermarché pour faire ses courses. En tout cas, pour le moment. Avec la censure du gouvernement Barnier, la réglementation sur l’utilisation des tickets-restaurant est devenue plus stricte. Depuis le 1er janvier 2025, seuls les produits consommables immédiatement peuvent en principe être achetés avec ce titre. Une nouveauté qui fait réagir l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) du Morbihan.
Ce changement ne sera certainement pas passé inaperçu auprès de ses 5,4 millions d'utilisateurs en France : les modalités du ticket-restaurant ont évolué au 1er janvier 2025. Désormais, seuls les produits directement consommables peuvent être achetés par ce moyen, comme cela été le cas avant la période Covid.
À partir de 2022, l'usage du titre-restaurant a en effet été étendu à tous les produits alimentaires. Pour faire face à l'inflation, cette mesure avait également été prolongée en 2023 et 2024.
Mais tel ne fut pas le cas pour 2025. En raison de la censure du gouvernement Barnier, en novembre dernier, cette prorogation n'a pas pu être débattue au Sénat. L'examen du texte a ainsi été mis en pause dans l'attente d'un nouveau budget. Son usage est redevenu celui qu'il était au départ, c'est-à-dire réservé à l’achat de produits prêts à être consommés.
A présent, les produits non-transformés ne sont plus, théoriquement, éligibles au paiement par titres-restaurant. Sont donc exclus : les pâtes, le riz, les poissons et viandes non transformés, ainsi que les glaces et viennoiseries. Le plafond journalier reste, quant à lui, fixé à 25 euros, financés à hauteur de 50 à 60% par l'employeur.
Une situation qui devrait durer au moins jusqu'au 15 janvier, date à laquelle doit être réétudié le texte par les sénateurs. En attendant, cela pourrait profiter, de nouveau, aux métiers de bouche, selon Bruno Kerdal, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) du Morbihan.
Il rappelle que "dans la profession, les tickets-restaurant ont complètement fondu au profit de la grande distribution". Si ce mode de paiement représentait "entre 10-15% du chiffre d'affaires des restaurateurs avant 2022", il ne "s'élève aujourd'hui qu'à 5%". Ce titre "a été largement dévié de son objet", considère Bruno Kerdal qui voit dans l'usage de ces dernière années "une utilisation farfelue".
"Depuis deux ans, la mesure permettait d'acheter tout et n'importe quoi, affirme le représentant de l'UMIH 56. C'est plutôt une bonne chose que l'on revienne aux règles fixées avant Covid." Il avance enfin l'idée de distinguer deux titres : un titre pour le pouvoir d'achat et un titre-restaurant.
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