Marseille
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En partenariat avec La Chambre Régionale de l'Économie Sociale et Solidaire
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Les plateformes type Uber ou Deliveroo sont dans le viseur de la Commission européenne. Une proposition de directive doit être présentée ce vendredi pour renforcer les droits sociaux des travailleurs des plateformes. Cela pourrait marquer un coup d’arrêt à l'ubérisation, ce processus qui a bouleversé l’économie mondiale.
La Commission européenne doit présenter ce vendredi 10 décembre une proposition de directive qui, dans sa rédaction actuelle, pourrait faire de Bruxelles l’épicentre d’un séisme sur le modèle économique des plateformes numériques, les Uber ou autres Deliveroo. Cela pourrait marquer un coup d’arrêt à un processus de plus en plus contesté qui, en dix ans d’existence, a bouleversé l’économie mondiale : l’"ubérisation". Un mot qui a désormais sa place dans les dictionnaires.
Dans le dictionnaire "Larousse", l'ubérisation est ni plus ni moins que la "remise en cause du modèle économique d’une entreprise ou d’un secteur d’activité par l’arrivée d’un nouvel acteur proposant les mêmes services à des prix moindres, effectués par des indépendants plutôt que des salariés, le plus souvent via des plateformes de réservation sur Internet".
Je souligne les mots importants : un "nouvel acteur", qui "propose les même services à un prix moindre", "effectués par des indépendants", "via des plateformes de réservation par Internet". Les spécialistes s’accordent à dire qu’il n’existe pas dans l’histoire de révolution aussi rapide et massive dans des secteurs entiers. Dans la seule Europe, cette "économie à la tâche" emploierait désormais 28 millions de personnes.
Le but de l’exécutif européen est clair : renforcer les droits sociaux des travailleurs des plateformes, qui sont souvent le "lumpen prolétariat" de notre temps. Pour ce faire, le texte reconnaît pour ces derniers une "présomption de salariat", à condition que les entreprises avec lesquelles ils collaborent remplissent au moins deux critères parmi ceux avancés par les législateurs. Par exemple, imposer un port de vêtement de travail déterminé ou l’usage de certains équipements, fixer un niveau de rémunération sans possibilité de le contester, ou encore interdire le travail pour d’autres entreprises…
Cela veut dire que la plateforme pour laquelle ils travaillent serait considérée comme leur employeur. Elle devrait donc se soumettre aux obligations du droit du travail imposées par la législation du pays concerné. Par exemple le paiement d’un salaire minimum, le respect des textes en matière de temps de travail ou de congés payés, ou encore de normes de sécurité. Ce qui poserait la question de la pérennité de leur modèle économique puisque les avantages d’une structure avec très peu de coûts de fonctionnement disparaîtraient.
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