LA CHRONIQUE DES ENFANTS DU MEKONG - La Birmanie a été frappée par un terrible séisme. A l'heure actuelle les autorités font état de 1700 morts. Une catastrophe naturelle qui intervient dans un contexte politique compliqué.
Vous le savez, la région de Mandalay, au nord-ouest de la Birmanie, a connu un séisme violent (7,7 de magnitude sur l’échelle de Richter) et peu profond, ce qui a démultiplié son impact vendredi dernier en milieu de journée. 60% de la ville de la deuxième ville de Birmanie serait touchée. Tous les habitants (plus d’un million) vivent depuis vendredi dans les rues ou les voitures, refusant de rentrer dans les bâtiments par crainte d’une réplique et d’un nouvel effondrement. Un évènement dramatique qui a causé la mort de très nombreux civils. L’état actuel des infrastructures et des communications est tel qu’il vaut mieux rester prudent. On parle à l’heure actuelle de 1700 morts et de très nombreux blessés. Mais le bilan pourrait être bien plus lourd ! L’Organisation mondiale de la Santé a d’ailleurs classé cette catastrophe en « crise d’urgence de niveau 3 - le niveau d'activation le plus élevé.
La junte militaire de Min Aung Hlaing combat pied à pied depuis près de 4 ans les armées ethniques et des forces de défense du peuple qui contestent le coup d’État par lequel il est arrivé au pouvoir. Si la junte contrôle la région de Mandalay, c’est loin d’être le cas de la majorité du pays. Dans un tel contexte, les ressources sont limitées, tout comme les moyens de secours. L’ONU a alerté sur les pénuries de matériel médical du pays et envoyé des tonnes de fournitures. Reste que le bilan de l’administration de l’armée en matière de gestion de catastrophe naturelle et de crises similaires, comme lors du cyclone Nargis en 2008, laisse craindre le pire.
Pour l’heure, tous nos responsables contactés sont sains et saufs et si certaines familles de nos filleuls ont vu leur habitation s’effondrer avec le peu qu’ils possédaient, aucun a priori n’a perdu la vie. C’est un immense soulagement ! Mais les situations que l’on nous décrit sont terribles et exigent que nous nous mobilisions d’urgence. À Mandalay, où nous avons de nombreux programmes, les répliques du séisme se sont fait encore ressentir hier, dimanche. Dans de telles conditions, les familles vivent dans la rue, craignant l’effondrement des bâtiments restés debout. Les premiers appels au secours sont d’ordre sanitaire et alimentaire. On nous réclame de l’eau et de la nourriture. Viendra ensuite sans doute l’heure de la reconstruction, mais, pour l’heure, c’est la survie qui compte. Et cela, bien au-delà de Mandalay, des villes importantes comme Lashio, Hsipaw, Kyaukme, Pyi Oo Lwin sont également gravement touchées et ne feront pas la une des infos.
Dès vendredi, nous nous sommes mobilisés. Un fond a été mis en place pour venir en aide à la population directement, sans passer par les services publics ou les factions armées qui contrôlent certaines zones. Nous sommes en lien étroit avec le terrain et coordonnons notre action directement avec nos partenaires et nos responsables locaux en bénéficiant notamment pour ce faire de l’aide du réseau de l’Église sur place. Si vous souhaitez aider le peuple birman, vous retrouverez notre programme d’aide sur notre site internet : www.enfantsdumekong.com .
Association de loi 1901, reconnue de bienfaisance et habilitée à recevoir dons et legs, Enfants du Mékong n’a cessé d’évoluer depuis 1958 pour s’adapter aux demandes du terrain. Voulue comme un lien d’amitié avec les peuples d’Asie du Sud-Est, elle est restée fidèle à sa vocation première : aimer et secourir les enfants pauvres et souffrants en leur offrant un avenir grâce à l’instruction.
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