LA CHRONIQUE DES ENFANTS DU MEKONG - Aujourd’hui, Guillaume Mariau souhaite vous parler de la décision soudaine de Donald Trump de stopper le financement de l’USAID.
Effectivement, cette décision, prise en février, a été un énorme choc dans le monde humanitaire. L’USAID est un acteur clé de l’aide internationale. On estime que 41 % de l’aide humanitaire mondiale dépend de cette agence. La coupure brutale de ses financements a un effet domino dramatique. Par exemple, le Secours Catholique en Birmanie a perdu 30 % de ses financements, ce qui impacte directement des programmes de santé, de nutrition et d’éducation. Derrière ces chiffres, ce sont des familles, des enfants, des malades qui se retrouvent soudainement sans aide.
Le premier, c’est l’aide humanitaire d’urgence : apporter une réponse immédiate aux besoins de première nécessité. C’est indispensable. Si une population souffre de malnutrition, d’un manque d’hygiène ou de soins médicaux, cela alimente l’instabilité, les migrations forcées et même l’extrémisme. Le PIB par habitant d’un Américain est 70 fois supérieur à celui d’un Birman, il est donc logique qu’il y ait des mécanismes de solidarité et de redistribution.
Ce qui pose plus de questions, c’est le volet "développement" de ces immenses agences – ou, comme le disait le général de Gaulle, ces "énormes machins". On sait bien que l’USAID pousse des programmes qui dépassent largement l’aide au développement : il y a aussi du lobbying, des tentatives d’imposer un mode de vie californien dans les pays bénéficiaires, notamment en matière de choix familiaux, culturels ou sociaux. Et c’est là que l’action d’Enfants du Mékong est fondamentalement différente
Heureusement, nous ne dépendons pas de l’USAID ni d’aucune grande organisation étatique. Notre force, c’est que nous sommes soutenus par plus de 30 000 parrains et bienfaiteurs, des personnes qui, par leur engagement personnel, nous permettent d’être totalement indépendants.
Enfants du Mékong ne cherche pas à imposer un modèle de développement extérieur. Notre approche repose sur l’accompagnement des populations locales, en respectant leur culture, leurs traditions et leurs aspirations. On dit souvent chez nous qu’il faut prendre le temps d’aimer avant d’aider. Cela veut dire se mettre au service, comprendre les besoins réels des communautés, et non pas débarquer avec de grands plans de développement uniformes et des solutions toutes faites.
C’est toute la différence : nous ne venons pas remplacer les traditions locales, mais les renforcer par l’éducation et l’accompagnement.
Association de loi 1901, reconnue de bienfaisance et habilitée à recevoir dons et legs, Enfants du Mékong n’a cessé d’évoluer depuis 1958 pour s’adapter aux demandes du terrain. Voulue comme un lien d’amitié avec les peuples d’Asie du Sud-Est, elle est restée fidèle à sa vocation première : aimer et secourir les enfants pauvres et souffrants en leur offrant un avenir grâce à l’instruction.
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