LE POINT DE VUE DE CORRINE BITAUD - Vendredi dernier, c'était la Saint Valentin. Peut être avez vous reçu des roses, mais elles font polémiques à cause de l'usage massive des pesticides.
L‘association de consommateurs l’UFC-Que Choisir a testé quinze bouquets de fleurs de différentes espèces (roses, gerberas et chrysanthèmes). Objectif : rechercher des résidus de pesticides, 600 pesticides différents étaient testés. Le résultat est sans appel : 100 % des fleurs testées contiennent des résidus de pesticides, y compris certaines substances interdites en Europe.
Ces pesticides servent à éliminer les bioagresseurs, c’est-à-dire les maladies ou les petites bêtes qui se nourrissent, pour vivre, des plantes cultivées. Quand vous achetez une rose, c’est pour sa beauté. Donc, si elle est tâchée, trouée ou déformée par ces bioagresseurs vous ne l’achetez pas. Le principe des « légumes moches », ça ne marche pas bien avec les roses ! Nous achetons une fleur pour ses qualités esthétiques, donc le contrat n’est pas rempli avec une rose moche, contrairement à un légume cabossé qui reste toujours aussi bon à manger une fois préparé.
Nous devons renoncer, pour le moment, à avoir des fleurs hors saison et pas chères, sans pesticides, ça c’est certain. Par conséquent, comme nous y encourageait le fleuriste Florent Moreau la semaine dernière, en ce moment, achetons des anémones et des renoncules, elles sont magnifiques. Ce sera bien plus original que des roses.
Certaines roses seront peut-être produites en France, sans ces pesticides interdits en Europe, et peut-être même sans pesticides du tout. En effet, depuis vingt ans, des chercheurs travaillent à trouver des solutions pour produire des fleurs, et en particulier des roses, sans pesticides. C’est ce que l’on appelle la Protection Biologique Intégrée : on joue sur les propriétés des écosystèmes en favorisant les auxiliaires des cultures, qui sont les ennemis naturels des bioagresseurs.
De nombreux progrès ont été réalisés dans ce domaine, mais il subsistait jusqu’à peu une difficulté : ces auxiliaires avaient fâcheusement tendance à ne pas rester là où on les avait mis. Il fallait donc en rapporter très régulièrement, et ce n’était pas très rentable. Or, très récemment, une chercheuse de l’Institut des professionnels du végétal, ASTREDHOR, a mis au point une solution qui permet d’offrir ce qu’elle appelle « le gîte et le couvert » aux auxiliaires, et à les garder sur les cultures de roses. Les résultats sont excellents : elle arrive à réduire de 80% les traitements. Cela coûte encore un peu plus cher qu’une rose importée, mais nous le savons, nous n’avons rien sans rien, nous avons peut-être désappris cela.
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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