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Corinne Bitaud | Les sardines en danger

Corinne Bitaud | Les sardines en danger

Un article rédigé par Corinne Bitaud - RCF, le 1 avril 2025 - Modifié le 1 avril 2025
Le point de vue de 7h20Corinne Bitaud | Les sardines en danger

LE POINT DE VUE DE CORINNE BITAUD - 2025 a été déclarée « année de la mer » avec en perspective la tenue à Nice au mois de juin prochain de la 3e conférence des Nations-Unies sur l’Océan, dite UNOC3. Pourtant les poissons n'ont pas le vent en poupe. Les sardines sont de plus en plus petites. Un indicateur qui pourrait paraître trivial mais qui témoigne de la pollution et de la surexploitation des océans.

 

Corinne Bitaud © DRCorinne Bitaud © DR

En ce premier avril parlons de poissons, et de poissons de mer car, le saviez-vous ? 2025 a été déclarée « année de la mer » avec en perspective la tenue à Nice au mois de juin prochain de la 3e conférence des Nations-Unies sur l’Océan, dite UNOC3. Dès le week-end dernier s’est tenu à Paris le sommet préparatoire « SOS Océan », avec une soixantaine de chefs d’Etat, scientifiques et représentants d’organisations internationales, ce que la Tour Eiffel a marqué en s’illuminant en bleu dimanche soir. 

SOS Sardines

Un petit poisson sans prétention, Sardina pilchardus ; même son nom latin est facile à retenir, pilchard étant le nom belge de la sardine à la sauce tomate ! On le pêche de l’Islande au Sénégal, en passant par la Méditerranée. Exploité depuis la préhistoire, il est riche en oméga-3 bons pour notre cœur, et comme il se conserve très bien dans l’huile d’olive, il fait partie des grands classiques de nos placards de cuisine. Les biologistes recommandent leur consommation de préférence à celle des grands prédateurs comme le thon, dont les capacités de reproduction sont moins importantes.

Or, ce petit poisson banal est un révélateur de ce qui est en train de se passer sur notre planète. Depuis quelques années, les scientifiques de l’Ifremer constatent qu’en Méditerranée il est passé d’une taille moyenne de 15 cm à 11 cm, et que son poids moyen a été divisé par 3. Pire encore, les individus de plus de 2 ans semblent avoir disparu. A ce tarif, aucune sardine ne bouchera plus l’entrée du vieux-port de Marseille…

Un océan pollué et surexploité

Les raisons sont diverses. L’une d’elles vient de ce que l’océan capte près de 90% du surplus de chaleur de l’atmosphère ; or l’augmentation des températures en surface entraîne une réduction du brassage entre les couches supérieures et profondes de l’océan et donc à une moindre oxygénation de l’eau. Une autre cause est que l’augmentation des émissions de CO2 dans l’atmosphère provoque une acidification des océans qui, pour des raisons d’équilibres chimiques, conduit à une diminution de la concentration de l’eau en carbonate de calcium, lequel est indispensable au plancton pour construire son squelette. Et le plancton est à la base de l’alimentation des sardines. Ainsi, il y a aujourd’hui dans l’océan moins de nourriture et moins d‘oxygène pour les poissons, alors même que l’augmentation de la température de l’eau provoque une augmentation de leur métabolisme de base et donc précisément de leurs besoins en nourriture et en oxygène…

A la fin des années 1990, les scientifiques estimaient que 90% des poissons de l’Atlantique Nord-Est étaient surexploités. Grâce aux mesures prises par l’Union Européenne, depuis 20 ans la surpêche recule dans cette zone ; toutefois la situation demeure préoccupante en Méditerranée et il faut donc amplifier nos efforts. Il faut aussi freiner le réchauffement de l’océan et son acidification.

Les bonnes décisions ont des effets. Prenons-les. Evitons la surpêche, réduisons nos émissions de gaz à effet de serre, supprimons les déchets plastiques. Par amour des sardines, ou par amour des 3 milliards d’humains qui dépendent de l’océan pour leur subsistance.

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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