Comme le souligne le chercheur Denis Lairon dans le dernier numéro de la revue Sans Transition ! dédié à la résilience alimentaire, l’alimentation représente près du quart de notre empreinte carbone. En fonction de notre alimentation, nos émissions de GES associées varient d’un facteur 1 à 15 !
Ainsi, les cultures végétales de plein champ sont 15 fois moins émettrices que les productions animales associées aux ruminants. Elles sont également 5 fois moins émettrices que les produits laitiers et 5 à 10 fois moindres que les productions végétales produites sous serre chauffées. Si l’on observe les régimes alimentaires, les citoyens les plus émetteurs qui correspondent aux consommateurs moyens français, ont un impact global 5,5 fois supérieur aux moins émetteurs. Ces derniers, sans pour autant devenir végétariens, diminuent fortement la part de viande dans leur régime, en augmentant les produits végétaux. On les qualifie de flexitariens !
Le régime méditerranéen a été étudié depuis longtemps. On en connaît les effets bénéfiques pour la santé et désormais pour l’environnement. Il correspond à l’alimentation des flexitariens d’aujourd’hui. La base est composée de céréales, légumes et légumineuses, ainsi que de produits aromatiques : ail, oignon et plantes. Avec une part minoritaire de produits animaux, viande blanche et du lait. Et peu de produits riches en sucre et gras, à l’exception de l’huile d’olive. Ces données actualisées, suite aux études réalisées dans le cadre du programme des Nations unies dédié aux systèmes alimentaires durables, ont été prises en compte par le ministère de la Santé et le Haut Conseil de la santé publique pour rédiger les nouvelles recommandations nutritionnelles, publiées en 2019.
Dans le cadre de l’étude Nutrinet Santé, un groupe de chercheurs dont Denis Lairon interrogé dans les colonnes de la revue Sans Transition !, travaille depuis plus 10 ans pour répondre à cette question. Pour y arriver, ils ont mesuré l’impact des régimes alimentaires riches en végétaux et produits bio, sur une cohorte de 50.000 Français. Résultat : ces régimes alimentaires utilisent 25% d’énergie en moins pour produire les aliments. Et font appel à 23% de surface agricole en moins, pour un total de 37% d’émissions de gaz à effet de serre (GES) soustraites ! En somme, la conjonction d’un régime prioritairement végétal, issu de l’agriculture bio, permet de diminuer drastiquement nos GES. Toutefois, si l’on augmente uniquement les végétaux sans prendre en compte le mode de production, l’exposition aux pesticides augmente.
Celle-ci a longtemps été sous-estimée dans les calculs réalisés par les études scientifiques. Celles-ci qui ne prenaient pas en compte tous les transports alimentaires. Or cet impact s’avère considérable. D’où l’importance de favoriser les transports doux, les circuits courts, les groupements d’achats… Pour limiter au maximum leur impact de nos assiettes ! Seule une véritable révolution logistique, faisant appel à grande échange à une combinaisons de transports doux aussi appelée multimodalité, incluant le fret ferroviaire, fluvial, le co-camionnage sur le modèle du covoiturage… Ou encore le cabotage sur les territoires littoraux, sera à même de répondre à la hauteur de cet enjeu !
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