On voudrait que la Coupe du monde échappe à la politique… Mais en réalité, le Mondial au Qatar, c’était en soi une idée politique dès le départ.
Outre son climat étouffant, Doha n’avait ni le public sportif, ni les stades, ni l’accueil nécessaire pour les 32 équipes internationales avec leurs centaines de milliers de supporters. Mais Doha voulait cette 22e Coupe du monde. Pour un but politique : prendre le rôle de star du monde arabe à l’Arabie saoudite, ennemie acharnée du Qatar…
Or, grâce au gaz, le Qatar dispose d’une puissance financière, donc politique, illimitée : ce qui lui a permis en 2010 d’imposer sa candidature aux dirigeants du football international – avec le soutien de plusieurs pays dont la France, qui aujourd’hui ne s’en vante pas trop.
Mais les Occidentaux ont fermé les yeux sur cette artificialité, et surtout ce qu’il a fallu au Qatar pour faire triompher sa candidature.
Sur le plan politique : acheter des voix à la Fédération internationale de football ; faire espionner les personnalités et les médias défavorables au Qatar ; faire savoir aux gouvernements que s’ils ne soutenaient pas le Qatar ils pourraient être privés de gaz, etc. - toute la gamme des manœuvres de l’ombre…
Sur le plan économique et social : le Qatar a dû construire sept stades ultramodernes géants, qui ne serviront plus à rien après le Mondial ; il les a fait construire par des milliers de travailleurs migrants importés d’Asie et traités quasiment comme des esclaves…
Sans oublier l’aberration écologique : car il a fallu climatiser ces stades à ciel ouvert. Et des centaines de milliers de litres d’eau sont nécessaires chaque jour pour les pelouses, et en septembre, il a fallu souffler de l’air froid sur l’herbe pour lui faire croire que c’était l’hiver. Et une partie du public (logé dans les hôtels des pays voisins parce qu’il n’y a pas assez d’hôtels à Doha), devra faire chaque jour des aller-retour en avion entre ces hôtels et les stades, en émettant des tonnes de CO2…
Voilà les réalités plutôt sombres de ce Mondial 2022. Espérons que les fans du foot y trouveront quand même leur bonheur.
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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