Le Salon de l'agriculture 2023 a ouvert ses portes ce samedi 25 février. Le Salon de l’Agriculture est une espèce de liturgie annuelle qui donne aux Français une image un peu trop optimiste de la situation du monde rural. Sans insister assez, disons-le, sur les difficultés injustes que rencontre la filière bio...
En principe tout le monde sait que le bio (le vrai) fait partie de la nécessaire réorientation de l’agriculture face au dérèglement climatique. En principe l'État sait que son devoir aujourd’hui serait d’organiser et de mener cette réorientation agricole, et donc (notamment) de soutenir les 60.000 exploitations françaises qui ont choisi l’agriculture biologique…
En réalité, le gouvernement a supprimé les aides au maintien dans le bio, qui étaient accordées aux fermiers bio en échange des services rendus à l’environnement. Non seulement ça, mais le gouvernement suscite une concurrence injustifiée aux exploitations bio, en créant un label "haute valeur environnementale" si peu exigeant qu’on l’accorde à des exploitations dont l’environnement n’est pas le premier souci.
Et pendant que le gouvernement accorde des centaines de millions d’euros au secteur agro-industriel (betteraves, volailles, cochons, etc.), le secteur bio n’a droit qu’à de tout petits chèques : et encore, ils ne vont pas aux exploitants : ils servent à financer des "études" et des "actions de communication" !
Tout se passe comme si Élisabeth Borne et ses prédécesseurs, ou Emmanuel Macron lui-même, ne voyaient pas clairement le rôle pionnier de la filière bio dans un monde qui doit d’urgence réagir contre les conséquences de l’agro-chimie : intoxication des sols, stagnation des rendements, érosion de la biodiversité, atteintes à la santé publique, aggravation constante du dérèglement climatique…
La Confédération paysanne - syndicat qui, lui, voit très bien l’immensité des problèmes et l’urgence des solutions - demande au gouvernement de débloquer sans délai une aide de 15.000 euros par agriculteur bio. Je ne sais pas si vous connaissez des militants de la Confédération paysanne ? J’en connais quelques-uns, et je peux vous garantir qu’on ne peut pas les traiter d’idéologues ni d’écolos parisiens. Ce sont des hommes et des femmes d’expérience : on apprend beaucoup de choses en les écoutant.
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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