Édito de Patrice de Plunkett - Un nécessaire forum international pour la paix
Un forum international pour la paix : cette initiative se tient en ce moment à Rome. On a envie de dire : quoi de plus normal, quand le monde voit deux grands pays s’affronter dans une guerre de plus en plus totale ? L’étonnant est qu’aucun gouvernement, depuis plus de huit mois, n’ait eu cette idée : comme si les capitales occidentales s’étaient laissé prendre dans la spirale de la guerre.
Patrice de Plunkett ©DRL’initiative de paix est donc venue du Saint-Siège. Ou plus précisément, de la communauté Sant’Egidio : cette organisation catholique italienne créée en 1968, experte en négociations et souvent qualifiée de “bras diplomatique informel du Vatican”. La spécialité des experts de Sant’Egidio est de trouver des possibilités de dialogue entre des pays enferrés dans des conflits sans issue apparente.
Et quand Sant’Egidio y parvient, ses succès viennent de son absolue impartialité. Ce réseau catholique n'a d’autre intérêt que de servir la paix. Il se présente (explique un de ses responsables) “comme un acteur patient, flexible, disponible, à l’écoute même pour de longues périodes, à l’inverse des dynamiques habituelles de la médiation internationale”.
Patience et impartialité. Ces qualités ne sont pas très à la mode ces temps-ci. Elles ne se rencontrent pas dans le monde politique actuel. Raison pour laquelle le Saint-Siège, et la communauté Sant’Egidio qui met en œuvre la vision internationale du Saint-Siège, jouent un rôle nécessaire – et reconnu, même aujourd’hui – au milieu des rapports de force qui s’affrontent un peu partout.
Comme l’écrivait il y a déjà 40 ans le philosophe catholique Claude Tresmontant : "Les théologiens catholiques les plus autorisés estiment que toute guerre est désormais illégitime, parce qu’avec les moyens modernes de destruction, une guerre comme celle que l’on envisage froidement ne contribuerait pas à sauver les personnes, mais à les détruire." C’est ce qu’ont proclamé successivement Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI et François…
Et l’Église catholique rencontre l’inquiétude des populations, qui se demandent si l’on peut encore arrêter l’engrenage.
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