LE POINT DE VUE DE BLANCHE STREB - « Le choix d’Odette » raconte l’histoire d’une canadienne de 64 ans, atteinte d’un cancer devenu incurable qui a demandé « l’aide médicale à mourir ». C’est très troublant, et c’est l’effet recherché : semer le trouble.
C’est l’histoire d’une canadienne de 64 ans, atteinte d’un cancer devenu incurable. Elle a demandé ce qu’on appelle au Québec : l’aide médicale à mourir. Autrement dit, l’euthanasie. L’équipe est allée la filmer pendant ses 5 derniers jours. On la voit debout, organiser une fête d’adieu, parler à ses proches. On la suit jusqu’à ce dernier rendez-vous d’avril 2024 qu’elle a pris avec sa mort. Combien de temps il lui restait sans ça ? 3 ? 6 mois ? Personne ne le sait, elle non plus.
Malgré les sourires, les masques, l’apparente maitrise de tout, ce reportage est d’une tristesse insondable. Le malaise est là. C’est troublant, c’est l’effet recherché : semer le trouble. En réalité, c’est un guet-apens de l’émotion sur la raison. Il n’est pas proposé de réflexion, de nuance, de contradiction ni aucun éclairage complémentaire sur ce qui se passe au Québec. Or, c’est loin d’être aussi rose que le laisse croire cette émission.
La volonté manifeste de vouloir convaincre que la mort ne relève que d’un choix personnel. C’est assumé dès le titre : « le choix d’Odette ». A un moment elle demande à l’un de ses proches: « Tu es toujours prêt ? ». L’autre répond, en larmes : « c’est toi qui décide, je n’ai pas le choix. C’est ta décision ». Chacun, à sa manière, et le spectateur aussi évidemment, chacun est convoqué à acquiescer. A cautionner. A trouver cela parfaitement maitrisé, et même souhaitable. C’est inquiétant.
Infractions relevées, euthanasies non conformes pratiquées. En 2022, l’ONU a même tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences de cette loi sur le droit des personnes handicapées. Alliance Vita a publié une synthèse sur tout ce que ne dit pas France 2 sur l’euthanasie au Canada. Des patients témoignent de se voir proposer l’euthanasie, plutôt que des soins. Certains y consentent, par manque de moyens. Une femme témoigne préférer accélérer sa mort plutôt que faire diminuer l’héritage de son fils avec ses soins. Légaliser l’euthanasie chamboule et fragilise toute une société et fragilise sa fraternité. Il ne faut pas se laisser endormir ou hypnotiser par ces offensives médiatiques orientées qui sortent, évidement, à point nommé.
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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