La fin de vie, la dignité en débat
En partenariat avec Semaines Sociales de France
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Fin de vie. On sait qu'un texte doit revenir à l’Assemblée fin janvier. Le premier ministre en a parlé dans un entretien hier à nos confrères de Ouest France hier. On ne sait pas quelle forme prendrait ce texte.
Michel Barnier se dit en désaccord avec la définition et les conditions d'accès de ce qu’on camoufle derrière cet euphémisme « aide à mourir » qui ont été retenues lors des débats avant la dissolution. Mais sans remettre en question le fond du problème qu’est la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté dont la menace plane à nouveau sur les plus fragiles. Et vu l’état du système de santé en France, cette perspective doit nous préoccuper.
La santé est le premier sujet de préoccupation, un sondage Ipsos du 23 octobre le montre. Et le gouvernement le sait très bien. Car à peine nommé, Michel Barnier en a fait l’objet de son premier déplacement public, à l’hôpital Necker. Où il a assuré que « la santé publique sera une priorité » pour son gouvernement.
Et légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté, cela ne fait pas partie des attentes de français ? Si on écoute l’association qui milite depuis des années pour cela, si. Mais cela ne reflète pas la réalité. En septembre, un sondage Harris Interactive a montré que le vote d’une loi sur cette prétendue « aide à mourir » arrive en 15ème place, loin derrière les vraies priorités, à savoir, santé, pouvoir d’achat, sécurité, etc.
Malheureusement justement, nous sommes dans un contexte tendu, avec des pénuries de soignants. Il y a une question grave à se poser : veut-on que des personnes en souffrance se tournent vers la mort provoquée à cause d’un défaut d’accès aux soins ?
Il faut aussi rappeler que les soignants sont très majoritairement opposés à l’euthanasie ou au suicide assisté. Pour eux, tuer n’est pas un soin. Hier Michel Barnier a affirmé dans cet entretien : "nous ne ferons pas une loi sur la fin de vie contre nos médecins et nos soignants mais avec eux". A suivre, donc…
Hier sur X, twitter. J’ai vu passé une info qui fait froid dans le dos. Au Canada, où l’euthanasie est légale, une vieille dame, Christine, a publié sa photo avec le tatouage qu’elle s’est fait faire sur le bras : "Don’t euthanize me". Ne m’euthanasiez pas. Cela en dit long sur la perte de confiance que ce genre de loi génère inévitablement.
C’est dans ce contexte que je voulais signaler la campagne qu’Alliance VITA a lancé mercredi sur les réseaux sociaux. Elle s’appelle « J’attends des soins, pas l’euthanasie ». Chacun peut la signer en rejoignant symboliquement une file d’attente virtuelle, et y laisser un témoignage.
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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