TRIBUNE CHRETIENNE - Le projet de loi "Fin de vie" sera présenté mercredi 10 avril en Conseil des ministres. Le Conseil d'Etat a transmis son avis au gouvernement, mais certains points de procédure doivent être précisés, selon la ministre de la santé.
L’avis du Conseil d’Etat a été transmis au gouvernement qui ne l’a pas rendu public La ministre de la santé, Catherine Vautrin, a néanmoins indiqué que certains points de la procédure menant au suicide assisté ou à l’euthanasie devaient être précisés. Je note pour ma part que la ministre parle de "décision collégiale" pour que le malade accède à l’aide à mourir, ce qui n’était pas le cas dans l’avant-projet de loi.
En revanche, elle utilise toujours le terme lénifiant "d’aide à mourir" là où tout le monde a bien compris qu’il s’agissait d’aider la personne à se suicider ou, si ce n’était plus possible, de l’euthanasier, dans les deux cas, de donner la mort.
Le but est de rendre le geste acceptable et même positif. En général, on oppose la mort sur ordonnance aux souffrances, dans les sondages et les débats. Mais le dilemme n’est pas entre souffrir ou mourir mais entre souffrir ou soulager la souffrance, grâce au développement des soins palliatifs. L‘aide à mourir ne supprime pas la souffrance physique et psychique ; elle supprime le patient !
La ministre a même affirmé qu’il n’y avait ni suicide assisté, ni euthanasie dans le projet de loi, au mépris de la réalité ! La même tromperie sur le vocabulaire est en cours pour les soins palliatifs qui seraient dénommés "soins d’accompagnement" afin de mieux y intégrer la mort administrée.
Oui, parce qu’on leur a demandé s’ils préféraient avoir une mort longue et douloureuse ou rapide et indolore. Présenté ainsi, la réponse semble évidente. Ce qui n’est pas dit, c’est que lorsqu’on lève l’interdit de tuer il n’y a plus de limite. Tous les mots changent de sens : le suicide devient un acte courageux, la mort est un bien, pratiquer une euthanasie relève de la fraternité…
Les mots rendent compte d’une réalité : l’auteur du roman "1984" George Orwell rappelait que "le langage politique est conçu pour donner aux mensonges des airs de vérité, rendre le meurtre respectable (…)"
Hier, la déclaration du Vatican sur la dignité humaine a réaffirmé "qu’il n’y a pas de conditions sans lesquelles la vie humaine cesse d’être digne et peut donc être supprimée".
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