LA CHRONIQUE D'ANNE-GAËL GUIOL - C'est un néologisme de plus en plus fréquent : « l'éco-anxiété ». Un vocable qu'on doit à la chercheuse en santé mentale, Véronique Lepaige, qui l’a nommé comme tel pour la première fois en 1997. Ce n’est pas si récent !
On pourrait définir l'éco-anxiété comme un type d’angoisse ressenti devant la menace climatique. Cela englobe un sentiment d’intense préoccupation, de vigilance, d’impuissance, mais aussi… de colère.
Les études se multiplient et celle du Journal of Climate Change and Health a ainsi identifié que les personnes les plus sensibles à l’éco-anxiété ont en commun leur âge ou leur connexion particulière à la nature, et non pas une anxiété exacerbée ou une sorte de prédisposition à l’anxiété.
D’autres travaux menés à Sciences Po Grenoble confirment et permettent de préciser que les « éco-anxieux » sont une population majoritairement jeune, urbaine, avec un bon niveau d’éducation.
Ceux nés après 2000 sont les plus touchés. Une étude américaine fait état de 92% de la population qui se dit "préoccupée par le futur de la planète". C’est beaucoup. Une autre enquête scientifique menée en 2021 dans dix pays (dont la France) a permis à 10.000 jeunes de 16 à 25 ans de s’exprimer sur ces sujets : elle a montré que 59% d'entre eux sont très inquiets de la trajectoire climatique dans laquelle nous sommes engagés. Et pour la première fois, cette vaste investigation montre que la souffrance psychique liée au climat est plus importante quand les réponses des autorités sont inadaptées.
Quand on porte un regard lucide sur la réalité environnementale, les enjeux actuels donnent franchement le vertige
C’est donc une réalité à prendre au sérieux, en particulier pour cette génération de jeunes adultes qui semble particulièrement concernée. Que peut-on conseiller à ceux qui se sentent touchés par l'éco anxiété ? Car, évidemment, quand on porte un regard lucide sur la réalité environnementale, les enjeux actuels donnent franchement le vertige ! Mais on peut protéger sa santé mentale en ne laissant pas les flux d’informations et d’alertes nous submerger. Cela peut se faire en diminuant les temps de connexion et en profitant de ces espaces libérés pour se ré-ancrer dans le réel de la vie.
Transformer positivement son inquiétude en action, collective ou individuelle, peut être également une piste. Cela invite à sortir de cette logique de colère subie.
Et, enfin, si l’on sent que l’anxiété perturbe notre rapport aux autres et notre équilibre émotionnel, alors, oui, consulter est faire le bon choix !
Le magazine Santé Mentale, consacre un numéro spécial à "Santé mentale et environnement"
Psycom : comment se protéger de l’éco-anxiété?
Entre angoisse et lucidité, l’éco-anxiété. Par Cairn.fr
Etude de The Lancet planetary Health
Inserm
www.onestpret.com : déposer son témoignage, libérer la parole
Dr Alice Desbiolles "Vivre sereinement dans un monde abîmé".
Une chronique en partenariat avec la Fondation Falret, une fondation reconnue d'utilité publique, fondée en 1841 par le psychiatre français Jean-Pierre Falret; elle accompagne des personnes souffrant de troubles psychiques et/ou en difficultés psychosociales afin qu’elles trouvent leur place dans la société et exercent pleinement leur citoyenneté.
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