Début décembre, l’association Amnesty Internationale a rendu publique une étude qui pointe du doigt le réseau social TikTok très utilisé par les jeunes.
Elle démontre que le modèle économique de cette application est "intrinsèquement abusif et privilégie la participation pour conserver l’attention des utilisateurs, afin de collecter toujours plus de données personnelles". TikTok se sert ensuite de ces données pour proposer aux utilisateurs du contenu extrêmement personnalisé et ainsi conserver leur attention.
Cela, on le savait plus ou moins… Mais là où les choses deviennent dangereuses c’est lorsque l’on applique ce système aux sujets de santé mentale… sujets qui, s'ils préoccupent à raison les jeunes, sont à manier avec prudence.
TikTok offre à ses utilisateurs un fil, baptisé « pour toi » qui est extrêmement personnalisé grâce à des algorithmes se servant des précédentes recherches ou vidéos visionnées par les utilisateurs. Le problème, c’est qu’un jeune qui recherche un contenu en tapant “je déprime un peu, que faire?” ou qui simplement “like” une vidéo sur l'anxiété, va se voir proposer du contenu récurrent sur ces mêmes thèmes, risquant ainsi d’amplifier un sujet qui, pour lui, pouvait être relativement anodin au départ. Dans le cadre de cette étude un jeune témoigne, je le cite : « Quand j’aime une vidéo triste qui me parle, tout à coup, toute ma page “Pour toi” est triste. Je me retrouve dans le “TikTok triste” et ça affecte mon humeur ».
L’étude révèle que cet engrenage aboutit à la présentation d’une vidéo sur deux sur la santé mentale après seulement 3 à 20 minutes de consultation de l’application. Vous voyez donc comment le jeune utilisateur peut entrer très vite dans une spirale dangereuse qui l’enferme. L’étude pointe particulièrement un risque concernant les idées suicidaires et les automutilations.
Il serait stérile de fuir cette réalité des réseaux sociaux devenue incontournable ! Je renvoie nos lecteur à l’excellent article du Psycom, rédigé cet automne juste avant la sortie de l’étude d’Amnesty International, sur les risques et les atouts pour la santé mentale des réseaux sociaux. Un article clairement à destination les jeunes !
Et puis précisons que certaines stars ont mis leur popularité au service de la prévention sur les réseaux sociaux. Je pense par exemple à Selena Gomez qui au sommet de sa jeune gloire avait déclaré se retirer des réseaux afin de stabiliser ses troubles bipolaires. Lors de l’événement Pop and Psy, à Paris, soutenu par la Fondation Falret, l’influenceuse Ophenya a témoigné des risques liés aux réseaux sociaux et de la façon de s’en prémunir. Il ne s’agit donc pas de bannir les réseaux sociaux mais d’être accompagné à bien les utiliser, pour qu’ils ne représentent pas qu’un danger mais aussi de l’information et des ressources pour trouver du soutien !
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Amnesty International, étude sur la dangerosité des réseaux sociaux
Psycom, “santé mentale et numérique, quelques pistes”
Une chronique en partenariat avec la Fondation Falret, une fondation reconnue d'utilité publique, fondée en 1841 par le psychiatre français Jean-Pierre Falret; elle accompagne des personnes souffrant de troubles psychiques et/ou en difficultés psychosociales afin qu’elles trouvent leur place dans la société et exercent pleinement leur citoyenneté.
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