Loi fin de vie, nous y sommes, par Pascale Morinière
En partenariat avec Les Associations Familiales Catholiques (AFC)
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LA CHRONIQUE DE PASCALE MORINIÈRE - Il me semble que le trait le plus frappant est la hauteur de vue du Président Pompidou, profondément conscient de la haute responsabilité qui était la sienne. Malgré sa dernière maladie, il n’a pas renoncé à sa charge et a continué de travailler jusqu’à son dernier souffle.
Ce président avait une vision claire, solide et constante pour notre pays, il savait l’exposer et entrainer à sa suite. C’était l’époque où le bien commun était une valeur reconnue, où le mérite républicain - l’effort et l’action bien plus que les paroles- avait du sens et où une certaine pudeur associée à la rigueur intellectuelle ne confondait pas un exemple personnel avec une vérité générale.
On a entendu récemment un sénateur affirmer qu’il allait voter le projet de constitutionnalisation de l’IVG pour "ne plus se faire engueuler par sa femme et sa fille" ! On n’a sans doute pas assez conscience des risques encourus par nos parlementaires dans leur mission ! Au-delà de cette anecdote, beaucoup de nos élus raisonnent en confondant souvent leur expérience personnelle, avec un argument à caractère général. On le voit particulièrement lors des discussions sur les lois sociétales. Ça a été le cas au cours de l’examen de la loi de bioéthique, on l’entend à nouveau dans les échanges sur la fin de vie.
Les lois sociétales sont, pour partie, pensées à partir des exceptions. Pour la fin de vie, par exemple, si 100 Français ont été euthanasiés en Belgique en 2023, il s’agit de 100 décès sur 264 000 décès français. On refuse de voir qu’une loi, une fois promulguée, ne concerne plus seulement les exceptions mais change la règle pour tous.
Je crois que le politique doit s’élever à la bonne hauteur, celle du général, voire de l’universel. Justifier une position à partir d’un exemple par nature exceptionnel la relativise en la rendant anecdotique. Comment accéder à ce qui est bon pour notre pays et pour chacun en légiférant à partir des cas particuliers et pour des cas particuliers ?
Retenons du président Pompidou son grand recul intellectuel et moral qui lui permettait d’accéder aux exigences du bien commun.
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